Aux alentours de la rue des Pierres, l'amateur de rock croise des badauds venus faire leurs emplettes au Marché de Noël ou attablés devant les échoppes où l'on vend potage
ou vin chaud artisanal.
Ca sent déjà les fêtes..
A quelques centaines de mètres de là dans la salle de l' AB, un DJ ( DJ Thierry Steady Go) diffuse des classiques de la soul, Otis Redding en tête.
Chouette choix de titres, en général, mais pourquoi diffuser cela à un volume qui ridiculiserait le moindre concert de metal ?
C'est insupportable et je me demande comment les spectateurs prévoyants, arrivés bien à l'heure ont pu supporter cela à ce volume pendant plus d'une heure sans utiliser des bouchons réducteurs de
bruit..?
Heureusement j'avais emporté les miens et j'ai donc pu protéger un tant soit peu mes fidèles feuilles de choux.
Il est 21h, le DJ se casse, on va donc pouvoir juger de visu des capacités live de Plan B.
J'avoue avoir quelques craintes à son sujet depuis la vision sur u tube d'un duo avec Elton John qui ne m'a pas
laissé un souvenir impérissable. Pire ce duo m'a fait peur !
Verdict dans quelques minutes.
Un mec monte sur scène et nous fait pendant une dizaine de minutes une démonstration de beatbox. Sympa mais un peu longuet et surtout bizarre pour démarrer un set.
Les musiciens le rejoignent on stage et en bon monsieur loyal il annonce :" Ready to party ? The one and only Mister Plan BBBBBBBBB !"
Malgré cette présentation à la James Brown, Benjamin Drew démontre très vite dès le premier titre que la scène n'est pas l'endroit où il brille le plus. Sa voix peu
puissante a parfois du mal à surpasser l'intensité du band et flirte parfois avec la justesse.
N'est pas Otis Redding ou Wilson Pickett qui veut..!
Certaines compos tiennent bien la route comme le fameux "She Said" (très bon single!) mais ça n'empêche pas Plan B d'avoir l'air assez gauche sur scène et de faire preuve de peu de
charisme.
Entre les titres, l'enthousiasme du public semble parfois mitigé et le concert ne décollera réellement jamais, hormis pour
les 10 premiers rangs de fans purs et durs.
Et puis il y a cette admiration sans borne que l'homme porte à Eminem et qui le pousse à inclure des parties rap dans ses morceaux soul ce qui n'est pas toujours du meilleur goût.
Il est d'ailleurs à mon sens plus à l'aise dans cet exercice que lorsqu'il reprend des standards de la soul comme "Stand by me" et "Ain't no Sunshine" qu'il estropie honteusement pour une oreille
de puriste.
Annoncé comme la sensation soul de l'année via un album assez réussi, il faut bien le reconnaître, Plan B passe difficilement le cap de scène.
A moins qu'il ne s'adresse finalement à un public r' n'b peu exigeant.
75 minutes d'un show peu emballant, la grosse déception live de la semaine.