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Maurice Pons et Jean-Claude Dauphin. (photo JCH)
Un livre culte. Pour écouter Jean-Claude Dauphin donner lecture des quelques passages des Saisons de Maurice Pons, toute la confrérie était là hier soir. Assise, tout ouïe, oubliant la froidure du village parisien, engoncée dans des manteaux que Ni Siméon ni Louana n'auront jamais connus. Et pourtant, le village de montagne et ses habitants auraient bien mérité quelque chaleur humaine pour les aider à traverser les aventures inimaginables et pourtant imaginées par notre ami du Moulin d'Andé.
Quelle bonne idée de fêter Maurice Pons et son grand livre. De célébrer un style et donc un homme, l'eau et donc la vie, une amitié et donc une richesse. Ils étaient tous et toutes présent(e)s les membres de la confrérie aussi solidaires que des frères maçons réunis dans « le temple » de la rue de Chevreuse. On revit avec infiniment de plaisir Stella Baruk, Noëlle Chatelet, Agnès Boulloche, Alain Kremski au piano, Christine et Suzanne Lipinska, Marie Noël, et tous ces lecteurs avides de romans, de nouvelles, dans l'attente de « l'île engloutie » à paraître en janvier prochain.
Maurice Pons, s'il travaille lentement et méticuleusement, de ses mains nues — comme un artisan se plait-il à répéter — ne cesse d'écrire. Interpellée par l'organisatrice de la soirée, la réponse de Maurice enveloppa l'auditoire d'une voix inquiète : « moi-même, je me pose souvent la question, comment ai-je pu écrire des horreurs pareilles ? » Mais nul besoin de psychanalyse car les fantasmes sont souvent des cauchemars éveillés. Pour les narrer, le monde a besoin d'artistes. Et Maurice Pons est évidemment l'un de nos très grands écrivains.
Les Saisons (édition Christian Bourgois) à lire sans modération