Le sujet occupe l’ensemble des journaux à CASSOULET'LAND. C’est le buzz du moment ; Pierre COHEN (1) récent président de TISSEO se frotte au syndicalisme maison des transports de la ville. Le précédent match syndical semble déjà loin et pourtant il importe de rappeler qu’il ne date que de Mars 2010 ; pour mémoire sur fond des régionales il s’était terminé par une capitulation du staff de TISSEO avec une augmentation de 6% accordée au terme d’une brève rencontre sportive. Pour être complet il faut rapprocher cet exploit syndical à la période particulièrement difficile que nous traversons ; ce gain est à porter au crédit de la solidarité du pack syndical. Ainsi les négociateurs sont devenus crédibles et habiles aux yeux de l’ensemble des salariés restés sur le banc. C’est cette même efficacité qui unie et renforce aujourd’hui la base dans le combat sportif mené pour obtenir un complément de revenus liés à l’arrivée du tramway.
Comme dans un match de rugby la première mi-temps a été au dépens des moins aguerris des joueurs ; l’équipe de Pierre COHEN. Comme dans un match de rugby l’entrée en seconde mi-temps offre au spectateur un match perdu d’avance pour cette pâle équipe de défense. La première ligne des salariés de TISSEO est soudée, entraînée et prête à l’affrontement. Dans les lignes arrières le moral est au beau fixe et il ne reste plus qu’à jouer le pourrissement du cuir jusqu’à la fin du match face à une équipe qui recule au moindre enfoncement. Il suffit de jouer habilement la montre devant un stade rempli de spectateurs écœurés par un match déséquilibré ; l’arbitre ayant revêtu pour la circonstance l’habit rouge du père Noël.
Tous les entraîneurs vous le diront ; si vous voulez voir votre équipe perdre il suffit d’offrir le visage du conforté à qui tout réussi. Par exemple, préparez par anticipation une fête d’après match et annoncez à tout le monde que le pot traditionnel sera remplacé pour la circonstance par la mobilisation des gogo girls du moulin rouge. La démobilisation est radicale et vous verrez naître dans l’équipe d’en face une ferme volonté de défi. Car au combat sportif s’ajoute la considération financière de l’ensemble des acteurs de terrain. Comment justifier d’une fête dispendieuse à la gloire des dirigeants (pour mémoire 300 000€ comme il est fait état dans l'excellent article de Wikiactu) et refuser une prime de match aux joueurs ?
L’on en oublierait presque que le club est pauvre (pour ne pas dire ruiné). Il ne vit que sous perfusion et subvention ; la réalité est donc très éloignée des signes extérieurs de richesse que véhicule le président de TISSEO. L’on cache aux joueurs ces difficultés et l’on cherche à faire briller le fanion au dépens de la collectivité. Après avoir bluffés les joueurs l’on bluffe le public ; un jeu dangereux !
Nous attendons la fin de la partie pour procéder à l’analyse des erreurs. Nous pouvons être certains que LIEVREMONT ou MOUDENC participeront au débriefing. Nous aurons ainsi d’authentiques passionnés prêts à analyser les carences avec le nouveau staff…mais il manquera la conviction nécessaire à un redressement pérenne.
(1) Député Maire de Toulouse