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D’une pointe aiguisée
Le scalpel des mots
Découpe les nuées
.
Regarde les pleurer de rage
Sur les toits où s’abritent les rêves
.
Plus haut
C’est d’un tranchant de rasoir
Que les sommets éventrent le temps
Qui retombe en longues procession de flocons
*
En dedans un soleil fiévreux
S’insinue entre les pensées
.
Nul mot qui trouve grâce
A son éloquence douloureuse
.
Le poumon lui-même semble atteint
Qui hésite encore à prendre l’air
Dans les brumes moites et drues
*
L’instant s’épanche lentement
Une journée d’un rien gris
A passer entre couette et pages
.
Les doigts en tournent deux
Que les yeux de fatigue peinent à lire
.
Ne reste qu’à se laisser sombrer
En la douce torpeur de l’âtre
Suivre les braises des pupilles dilatées
Se satisfaire de l’instant et de l’attente
*
Tu es ce que le temps de donne d’être
Tu ne sais ce qui se trame ailleurs
T’éloigne des suspicions inutiles
.
Ce qui est se doit d’être
Dans l’indépendance des actes et des songes
.
Tu regardes la porte qui se ferme
Le vent hurle aux cheminées enfumées
Le voilà qui ajoute à la brume l’ultime calcination
.
En dedans brûle un feu de milles joies
Il te réchauffe l’âme
Brûlant tes tourments
.
Manosque, 31 octobre 2010
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