Etat chronique de poésie 1063

Publié le 30 novembre 2010 par Xavierlaine081

1063 

D’une pointe aiguisée 

Le scalpel des mots 

Découpe les nuées 

Regarde les pleurer de rage 

Sur les toits où s’abritent les rêves

Plus haut 

C’est d’un tranchant de rasoir 

Que les sommets éventrent le temps 

Qui retombe en longues procession de flocons 

*

En dedans un soleil fiévreux 

S’insinue entre les pensées 

Nul mot qui trouve grâce 

A son éloquence douloureuse 

Le poumon lui-même semble atteint 

Qui hésite encore à prendre l’air 

Dans les brumes moites et drues 

L’instant s’épanche lentement 

Une journée d’un rien gris 

A passer entre couette et pages 

Les doigts en tournent deux 

Que les yeux de fatigue peinent à lire

Ne reste qu’à se laisser sombrer 

En la douce torpeur de l’âtre 

Suivre les braises des pupilles dilatées 

Se satisfaire de l’instant et de l’attente 

Tu es ce que le temps de donne d’être 

Tu ne sais ce qui se trame ailleurs 

T’éloigne des suspicions inutiles 

Ce qui est se doit d’être

Dans l’indépendance des actes et des songes 

Tu regardes la porte qui se ferme 

Le vent hurle aux cheminées enfumées 

Le voilà qui ajoute à la brume l’ultime calcination 

En dedans brûle un feu de milles joies 

Il te réchauffe l’âme 

Brûlant tes tourments 

Manosque, 31 octobre 2010

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