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Et si l’Espagne se cassait la figure ?

Publié le 30 novembre 2010 par Edelit @TransacEDHEC

L’Irlande a accepté près de 80 milliards d’euros pour payer la facture de son système bancaire. Pourtant les marchés ne semblent toujours pas convaincus et ont propulsé ses bons du trésor à 10 ans au-delà des 9%. C’est leur record historique depuis le début de la crise financière.

Plus inquiétant, d’autres pays européens fortement endettés ont vu leurs dettes souveraines malmenées. Mauvais présage, surtout si on se souvient que le sauvetage de l’Irlande avait pour but de stopper la panique des investisseurs à propos du reste de la zone euro.

L’Europe a sans aucun doute encore assez d’argent dans son pot commun, à utiliser en cas d’urgence, afin de sauver le Portugal de la faillite. Mais que se passerait-il si le feu se propageait au reste de la péninsule ibérique ?

Selon sa ministre de l’économie, l’Espagne, quatrième économie européenne, n’a absolument pas besoin d’un sauvetage à l’irlandaise… ou à la grecque. « Comparé à l’Irlande notre système financier est solide », déclarait-elle.

Ne paniquez donc pas… ou pas tout de suite. Les marchés se sont soudain remémorés la tragédie grecque du printemps et ont fait grimper le taux des obligations espagnoles à 10 ans à leur plus haut depuis 2002. En un mois le taux a grimpé de près de 4%.

La dette nationale, celle que le pays possède, approchera 60% du PIB cette année. Certes le taux est bien loin des 145% de la Grèce, mais il reste considérable, surtout que l’Espagne peine à réduire son déficit budgétaire.

L’Espagne avait basé son développement sur une immense bulle immobilière qui a récemment explosée. 1,4 millions de logements restent invendus, les ménages sont lourdement endettés, alors que la valeur de leur biens a chuté de plus de 25%, et le chômage reste en dehors de tout contrôle.

Pour ceux qui comptaient s’offrir une maison secondaire sur la Costa Brava ou la Costa del Sol c’est une opportunité unique. Mais les marchés financiers semblent beaucoup moins enthousiastes. Selon Capital Economics, la facture d’un sauvetage de l’Espagne atteindrait 420 milliards d’euros, auxquels il faudrait rajouter les pertes massives pour les banques européennes.

L’Espagne est peut-être Too Big To Fail, mais comme le dise nos voisins anglosaxon, elle créerait un precedent : Too Big to Save.

A.V.


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