Alain Braconnier : "Comment se protéger pour vivre pleinement ?"

Publié le 30 novembre 2010 par Toulouseblog

A l'occasion de sa venue à Toulouse pour le Forum Fnac à Wilson, jeudi 2 décembre, Alain Braconnier revient avec nous sur son nouveau livre "Protéger son soi pour vivre pleinement" : Rencontre.

Psychiatre, psychologue et psychanalyste,  Alain Braconnier publie un livre pour mieux vivre : « Protéger son soi, pour vivre pleinement ». L'écrivain nous explique les fondements de cet ouvrage, les méthodes utilisées...Un livre destiné à tout un chacun.

Que veut dire " Protéger son soi" ?
C'est la notion de soi aussi bien dans le langage courant que dans le milieu professionnel. On dit « prends soin de toi ». C'est une notion de globalité du sujet humain. C'est aussi un ensemble de ce qu'on est : l'image de soi. Ce n'est pas que de la psychologie, c'est aussi une image dans son ensemble. Une notion d'identité.

La deuxième partie du titre est "Pour vivre pleinement"...
Vivre pleinement, c'est avoir une connaissance  de soi. En tant qu'être humain, on note des comportements lors de différentes situations de notre existence. On réagit différemment selon les situations. La question est de savoir comment protéger son soi pour vivre pleinement par rapport à ce qu'on a et comment on s'adapte. Une fois qu'on connait ces notions on peut vivre pleinement. On possède un pouvoir.

Quel est le but d'un tel livre ?

J'essaye de relayer toutes les capacités, aussi bien par habitudes que par rapport à ce qu'on pense, que notre esprit utilise pour se défendre. Nous avons de multiples capacités pour vivre pleinement, je les explique. Le but est de comprendre ses mécanismes pour que le lecteur utilise les meilleurs.

A qui est destiné cet ouvrage ?
Il est destiné au grand public. Dans mon secteur professionnel, on fait des psychothérapie pour mieux se connaitre et faire face à la vie et devant les difficultés que celle-ci nous procure. On essaye de faire comprendre des choses aux patients : d'abord l'existence de moyens, ensuite comment les utiliser. A titre d'exemple, à une personne en rendez-vous, on lui explique " vous êtes en train de mettre vos problèmes sur le dos des autres grâce à l'humour ". Ce n'est pas une bonne chose. On leur permet donc de mieux se connaitre, et de repérer ce qu'il faut faire ou pas. Le livre est un peu l'aboutissement de tout cela. Il est plus accessible et permet au grand public de s'intéresser à un sujet parfois difficile d'accès.

C'est notamment le but du questionnaire en fin d'ouvrage, non ?

J'essaye avec ce petit questionnaire de nous situer. Au niveau professionnel, on évalue les sujets déprimés, en état d'anxiété, en leur faisant passer un questionnaire. Je l'ai adapté à destination du grand public. C'est le questionnaire de Bond, un psychiatre renommé dans notre milieu dont ces travaux font fois entre les années 80 et aujourd'hui. Comment mieux reconnaître la façon de se protéger ? C'est la meilleure façon de se connaître et donc de vivre.

Vous vous êtes aussi appuyé sur vos travaux et ceux de vos collègues ?

En effet. J'ai travaillé avec les travaux de mes collègues et sur ce que j'ai pu voir en séances. C'est une première pour le grand public. Car normalement ces travaux, qui ont connu de nombreux ouvrages, sont peu accessibles. Pour l'expliquer au mieux au grand public, je m'appuie surtout sur les situations familière de tous comme les périodes de deuil, du travail, de la famille ou encore de l'état amoureux.

Vous dites aussi, que nous possédons des mécanismes de protections comme des anticorps de l'esprit. Expliquez-nous cela ?
C'est une image très simple. Dans la médecine, les anticorps sont là pour nous protéger contre les maladies. Ici, je soumet l'image à l'esprit. Comment bien se protéger pour vivre pleinement ? Chacun utilise un certain nombre de moyens. Mais comment savoir si ce sont les bons ? Chez certains ce sera l'humour, l'anticipation, le recours à autrui... On utilise l'esprit pour tout, même l'autosatisfaction. C'est en cela que j'évoque l'idée d'anticorps.

On en connait de moins bons aussi...
Oui. Comme déniées le problème, mettre la faute sur autrui, régresser. Le livre est un moyen de repérer les bons et les mauvais. Car souvent, on entend "Tu as beaucoup d'humour", etc.. Ce livre permet de savoir ce qu'il en est dans notre mécanisme de défense. Et ainsi faire le tri.


Dernière question dont on est obligé d'évoquer avec vous : La philosophie va être étudié dès la classe de seconde. Est-ce une bonne chose pour les lycéens ?
J'aimerais que la philosophie commence dès le CP (rire). Sérieusement, hormis les grands auteurs, la philosophie est un état d'esprit dont on est soumis dès la plus tendre enfance. Je pense que si on apprend à se questionner sur la vie, sur les autres, c'est une bonne manière de faire de la philosophie. On apprend donc sans savoir aux enfants à être un peu philosophe. Pour répondre à votre question, je trouve qu'en seconde, c'est la meilleure solution.

En forum à la Fnac Wilson de Toulouse; jeudi 2 décembre à 17h30
"Protéger son soi pour vivre pleinement", d'Alain Braconnier aux éditions Odile Jacob.

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