"Qu'est ce qu'il fait tout seul ce mec ?"

Publié le 30 novembre 2010 par Teazine

INTERVIEW WAGNER

On a fait pas mal d'interviews chez TEA. Mais on a rarement eu l'occasion de tomber sur des gens aussi bavards que Yan Wagner. Et c'est dommage, parce que c'est vraiment passionnant. Le Parisien, de passage à Bordeaux la semaine dernière pour jouer en première partie de Air, a parlé des avantages d'être seul sur scène, de ses projets, et de ses réflexions sur les clubs à Paris et New York. Prenez en de la graine, et surtout suivez de près ce garçon. 
TEA : Qu'est ce que ça fait de tourner avec Air ?
Yan Wagner : C'est génial. C'est une chance incroyable, vraiment. Donc là c'est la dernière que je fais avec eux, on en a fait huit en tout. Et ouais quand je l'ai appris j'étais... Je pensais en faire une seule en plus. Donc je l'ai appris plusieurs mois avant d'avoir une réponse définitive, et quand j'ai su qu'il n'y aurait pas une seule date mais dix... Bon, finalement y en a eu deux d'annulées. Qu'est ce que ça fait ? Ben c'est génial quoi. Déjà j'avais jamais autant tourné en si peu de temps. J'ai beaucoup joué mais jamais aussi rapproché donc ça m'a appris beaucoup. Et c'est hyper flatteur parce que j'adore ce groupe. C'est eux qui t'ont choisi ? Ouais, ils ont donné leur accord. Ils sont venus me voir une fois, un peu par surprise, j'étais bourré. Non c'est pas vrai (rires). Mais c'était un peu par surprise. JB est venu me voir à la fin.
Et avec Goldfrapp, ça s'est passé comment ? Avec Goldfrapp j'en ai fait deux, j'ai fait Lille le 28 septembre et hier le Trianon. Lille c'était étrange, c'était la première fois que je faisais une salle aussi grosse. J'étais hyper stressé. Au Trianon, le fait que j'ai eu toutes ces dates avec Air avant, ben j'y suis allé vachement plus serein. Hier c'était super. Déjà le lieu est magnifique, l'accueil était bien chaleureux aussi, j'étais surpris, les gens répondaient bien et puis c'est une grosse machine quoi, c'est intéressant de voir ça de l'intérieur, toute la logistique qu'il y a. C'est quelque chose auquel je suis pas habitué et c'est une grande chance en fait aussi pour ça. Déjà de jouer devant plein de gens différents qui m'auraient jamais entendu, mais aussi de voir comment les endroits fonctionnent, en plus de faire des rencontres super comme là les techniciens de Air par exemple, c'est vraiment des gens plein d'expérience... Mais Goldfrapp c'était bien oui, plein de bons échos, enfin j'étais très content. Et puis je suis le premier à avoir joué au Trianon depuis des années. Donc ouais, c'était cool. Ils m'ont tous dit « Tu sais que t'es le premier à jouer ? » Non c'est énorme.
Mais tu ne préfères pas tourner dans les petites salles ? C'est difficile à dire en fait parce que je pense que une fois que ça sera fini ça, y a plein de trucs qui vont se mettre en place dans ma tête. Là j'suis quand même encore un peu dedans, je dors pas beaucoup et donc c'est difficile de faire un bilan. Mais y a deux facettes dans mon travail, y a les salles, ce que je peux faire ici ou au Point Éphémère à Paris, et les clubs, où là c'est des gros sets d'une heure, où l'aspect techno du boulot est vachement plus présent, et donc si je préfère les petites salles, j'en sais rien. C'est bizarre, c'est quand t'es sur scène. Enfin moi quand j'suis sur scène qu'il y ait 200 ou 500 personnes, ça change pas grand chose, c'est quand même plein de gens et voilà. Je crois qu'au bout d'un moment j'arrive pas trop à discerner un truc à 400 d'un à 1200. Avant je sentais sûrement plus la différence, j'étais plus stressé. Il y a des salles que j'ai adoré qui étaient vraiment toutes petites et où je me suis vraiment amusé... Ça dépend du public, ça dépend de moi, ce que j'ai fait ou pas, ça dépend de l'accueil des gens sur place aussi.
Et ce soir il n'y aura que des places assises... Oui, ça c'est bizarre. Mais je l'ai déjà fait, avec Air. Forcément c'est un peu moins drôle, parce que moi j'aime bien voir les gens réagir avec leur corps quoi, mais en fait c'est une très bonne expérience aussi. Ça permet de voir comment ça passe. Parce que dans ce cadre là ça permet un peu d'adapter sa façon d'être sur scène, il faut un peu plus aller chercher les gens, qui sont plus passifs parce qu'ils sont assis. Il faut leur parler un peu plus, leur faire des blagues, enfin tu vois, j'en fais pas beaucoup mais bon. Mais il est clair que je préfère quand les gens sont debout. Et les mecs de Air te diront la même chose. Les gens sont plus actifs, ils crient plus. C'est parce que quand t'es assis, t'es bien, tu peux dormir si tu veux (rires). Je pense que si t'arrives à t'adapter à tous les lieux et tous les publics sans changer l'âme de ton truc ou l'essence de ta musique, je pense que c'est un gros boulot qui est fait. J'en suis pas encore là, mais ça me permet de voir comment une musique plus axée sur les clubs ça peut marcher. C'est intéressant. La première fois que j'ai fait un truc assis j'étais un peu mal. Lille, c'était un peu dur. Mais ça allait quoi.
Tu as l'air d'avoir tout aimé, mais tu dois bien avoir un pire concert quand même ? Ah non non non, mais sur toute la tournée avec Air je suis très content. Et avant, j'ai joué deux fois à Londres, et la première fois c'était magique quoi, c'était génial, les gens dansaient tous, y avait une super ambiance et la deuxième fois c'était horrible. Il y avait plein de facteurs qui rentraient en compte, il y a eu une ambiance qui m'a pas plu, les gens qui étaient là ils répondaient bien hein, c'était chouette tout ça, mais c'est difficile à dire. J'étais pas dans les bonnes dispositions non plus, c'est peut être la seule fois où vraiment j'ai été dégouté en sortant. C'était excentré à Londres, j'ai joué en tout dernier dans une soirée, ce qui fait que tous les gens se sont barrés pour le dernier métro, j'ai attendu vachement, j'ai bu (rires) et donc juste avant je me suis dit « Oula, tu te calmes ». Après il y a eu plein de fois où j'ai foiré complètement. Comme au début, à New York, les premières dates, y en a une où j'ai joué cinq minutes et j'ai arrêté quoi. Parce que je le sentais pas du tout, c'était trop frais, et là je m'en suis voulu à fond. J'étais dégouté quoi, j'étais quand même payé à la fin, je me sentais mal vis à vis de la fille qui m'avait demandé de jouer, et donc ouais, les mauvais concerts ça arrive. Mais je me prépare à des trucs horribles (rires), je me prépare à des échecs, mais il faut.
Tu as un maxi ou un album en préparation ? Ouais bien sûr. Y a pas d'échéance pour l'instant, mais il y a plein de projets. Y a un maxi qui découlerait sur un album je pense. L'idée se serait évidement de faire un EP ou deux avant, avec des inédits, pour pas tout mettre dans l'album, parce que le format album je pense qu'il doit être plus court. Les maxis c'est le moment de faire des trucs marrants. Et des trucs en collaboration aussi avec des gens. Mais c'est un truc qui est clairement dans le même type des trucs que je fais. Sinon j'ai un titre qui va sortir sur une compile Kitsuné en février, Kitsuné parisien, c'est un peu comme les Kitsuné Maison mais que avec des artistes français. Donc ça ça va sortir en février. Et j' ai déjà sorti un truc sur le label deBoton. Et voilà. Niveau album, j'ai envie de prendre mon temps, j'ai eu plein de contacts avec des labels, des trucs. Je pense que j'ai essayé de gagner du temps, peut être parce que je le sentais pas forcément, et puis j'aime bien découvrir les morceaux sur scène, vraiment beaucoup, les sentir de cette façon là, pour voir s'il y a des apports, des choses à changer, et puis surtout voir ce que j'aime vraiment dans ce que je fais ou pas.. Parce que l'évidence est pas là tout de suite.
Et tes remixes, tu les choisis comment ? Jusqu'à présent c'est plutôt venu de propositions. Après ça dépend, il y a parfois des gens à qui je voulais demander et qui m'ont demandé, j'étais trop content (sourire). Ça m'est arrivé récemment avec le groupe Cercueil, ils sortent un album en février. C'est un groupe que j'adore mais c'est très dur à expliquer, c'est très sombre, Cercueil, et je sais pas comment définir ça mais bon voilà, j'avais vraiment envie de leur proposer. Mais ça prend du temps quand même, et il faut que le morceau me plaise aussi. J'en ai fait pas mal récemment, et du coup là j'en ai refusé. Le premier vrai refus c'était y a pas longtemps en fait, et c'est juste que j'avais pas envie, enfin j'ai eu deux refus récemment, ils m'ont demandé ça alors que j'allais juste partir pour la tournée avec Air, je me suis dit que ça allait être trop compliqué. J'ai vraiment envie de bosser sur mon truc, pour qu'il puisse y avoir un album justement. J'en ai fait plein avant et ça m'a pris quatre mois en fait où j'ai pas pu faire d'autres trucs. Mais les remixes c'est hyper important, ça fait avancer, moi j'adore ça. Mais au bout d'un moment, il faut choisir ses priorités.


Qu'est ce qui t'as donné envie de faire de la musique ? Ton nom ? Pas du tout.(sourire) C'est un concert que j'ai vu à treize ans, c'était mon cadeau d'anniversaire, je suis allé voir les Chemical Brothers au Bataclan à Paris. C'était génial, c'était le premier vrai concert que je voyais. Je sais pas pourquoi avant ce que je voulais faire c'était du dessin, je voulais être dessinateur. Mon père est peintre en fait donc je pense que ça m'influençait un peu, et j'sais pas, j'ai vu ces mecs tourner des boutons et rendre tout le monde fou juste en faisant ça (rires). Je me suis dit « C'est trop bien ! ». Donc pour toi ça a toujours été la musique électronique ?Ouais j'ai commencé vraiment par ça. Ensuite, y avait des amis au collège qui faisaient de la basse et tout ça donc on voulait faire un groupe, et là j'ai commencé à apprendre le piano. Donc j'ai fait quand même beaucoup d'années de piano, tout en continuant à acheter un petit peu des toutes petites machines toutes pourries. Et j'ai eu toute une période où j'avais pas d'ordinateur, où c'était vraiment du bricolage, c'était super intéressant, très formateur. Et puis le piano c'était vachement bien, de jouer avec des gens. Mais c'est vraiment les Chemical Brothers qui m'ont donné envie de faire ça. Parce que la techno j'en écoutais déjà pas mal par mon frère tout ça.
Tu te sens bien intégré dans la scène parisienne ? Ben s'il y en a une déjà. Je sais pas. Y a des gens super bien, y a des lieux intéressants, y en a vraiment pas assez. Mais je me sens pas affilié à une scène parisienne, pas du tout. Y a des gens avec qui je me sens bien, des gens avec qui je bosse, j'ai un autre projet où je chante, un side project où on va commencer à faire des trucs. Ça s'appelle Flying Turns. On va faire une première date en décembre. C'est pas Wagner hein, c'est deux choses différentes. Mais c'est peut être parce que je suis tout seul c'est vrai que c'est un peu difficile de rencontrer d'autres musiciens, il y a peut être cette méfiance des gens, « Qu'est ce qu'il fait tout seul ce mec ? » moi aussi je suis peut être un peu trop protecteur par rapport à mes trucs. Mais ouais je me sens intégré dans le sens où je joue. Ça c'est cool. J'ai joué dans tous les endroits où je voulais jouer et que j'aimais bien. Mais j'arrive pas à savoir si c'est vraiment la scène parisienne. Ou alors il y en a une mais je l'aime pas. (rires)
C'est pas trop dur de revenir à Paris après un an passé à New York ? Ouais si, c'était dur de rentrer. Mais le fait qu'il y ait eu un très bon accueil, que j'ai trouvé des concerts très rapidement, qu'on m'ait même contacté pour me proposer des dates, ce qui m'était jamais arrivé auparavant, qu'une boîte m'appelle pour me demander si je veux jouer... Non j'étais très content d'être à Paris. Il faisait beau, c'était septembre, je me sentais un peu revivre, je sortais d'une histoire de merde, voilà quoi (rires). Mais j'adore New York, je vais y retourner, en vacances. Quand je suis rentré à Paris j'étais persuadé que trois mois après je repartirais. C'est très fatiguant New York, vraiment. C'est une ville où il se passe tellement de choses tout le temps, que quand je suis rentré à Paris je me suis enfin rendu compte d'à quel point j'étais fatigué. Sans cesse ton attention est attirée par des trucs, il se passe tous les jours des centaines de concerts trop bien, t'as envie de jouer partout et tu peux parce qu'il y a plein de lieux très ouverts. Ça a rien à voir avec Paris. Des lieux qui sont pas vraiment légaux mais qui sont immenses et dans lesquels il y a un vrai enthousiasme. Les mecs ils ont pas grand chose mais ça devient des trucs incroyables et finalement, il y des groupes établis qui veulent jouer dans ces lieux là. Il y a pas du tout un regard sur les squats comme à Paris. Je connais que Paris en France, mais je sais qu'il y avait une scène de squats qui était d'abord très politique, y avait une aura politique qui moi me plaît moyen, le fait de politiser c'est bien, mais moi ça me coïncide pas vraiment, et y a aussi les squats d'un côté et les salles/clubs de l'autre, et y a un mépris mutuel. Et puis jouer en banlieue c'est très compliqué, parce que psychologiquement t'es à Paris, tu veux pas en sortir, je sais pas si je suis très clair, je suis en train de me perdre (rires). Mais voilà, New York c'est presque l'opposé c'est à dire qu'à Manhattan t'as toutes les salles et les clubs établis, et Brooklyn qui est le laboratoire de tous les petits groupes qui veulent commencer, qui ont à leur disposition une centaine de lieux ou de squats mais qui sont animés d'une sorte d'innocence qui est assez géniale. Et donc au bout d'un moment, ces lieux-là deviennent l'aiguillon pour tous les clubs de Manhattan, et donc au bout d'un moment James Murphy il a envie d'aller jouer là-bas, et ouais. Et je suis allé dans une soirée où y avait James Murphy dans la salle, et il arrive, il passe des disques, et là il est trop content de mettre des disques. A Paris, ce truc là ça serait pas possible. Je pense que c'est un truc très français aussi, de séparer ou de ne pas accepter... Je sais pas comment dire, bref.
Et tu penses que si ce genre de lieux là arrivait à Paris, ça ne marcherait pas ? Déjà il y a un problème d'urbanisme, Paris c'est très très dense, donc les squats tiennent pas deux secondes, tu fais du bruit, t'as les voisins qui se plaignent. Les seuls endroits où y a de la place c'est en banlieue, mais faire venir des gens en banlieue c'est quasiment impossible. Même s'il y a le métro qui y va, tu passes le périphérique, non, c'est la banlieue. Et il y a pas de place dans Paris pour construire des lieux. C'est un problème, sûrement insoluble. Tu peux pas transformer Paris en Berlin ou Brooklyn. Et il y a un état d'esprit qui fait qu'aller à Montreuil ou Saint Ouen, tu vois, la banlieue proche, c'est déjà compliqué. Il y avait une salle super à Saint Ouen, il y a le métro qui y va, tu vois c'est très facile d'y aller, ça existe encore seulement ils ont quasiment arrêté l'activité concert parce que les gens ils y vont pas. Y a une super programmation mais les gens n'y allaient pas parce que c'était de l'autre côté du périphérique.
D'ailleurs tu fais une thèse sur les clubs. Oui, je suis en train de le faire, ça fait deux ans. J'ai un peu de mal à la continuer pour l'instant, mais c'est un truc que j'ai vraiment envie de faire. Et comment as-tu eu l'idée de traiter ce sujet ? Parce que j'ai fait des études d'histoire, j'ai fait sept ans d'histoire, et puis ensuite j'aurais pu m'arrêter là et faire prof, mais la recherche ça m'intéressait, et puis c'est un sujet que j'aime bien parce que j'évolue dans les boîtes et par ma pratique musicale je suis amené à me poser des questions sur comment ça se passe en fait. Parce que ça change dans l'esprit des gens d'aller en boîte. Moi je fais vraiment un truc sur les discothèques, sur l'évolution des discothèques à Paris et New York. Ce qui m'intéresse justement c'est l'apparition et la domination dans les clubs où on va danser, des disques par rapport aux orchestres en fait. Donc je fais ça parce que c'est intéressant et en France personne ne fait ça, dans l'histoire en tout cas, il y a pas un truc des cultures populaires. Ça fait dix ou vingt ans qu'on commence à s'y intéresser, mais c'est quelque chose où on est vraiment en retard. Et donc il y avait une possibilité, j'ai trouvé des profs qui étaient super intéressés par ça parce que justement c'était une des premières fois qu'un étudiant en histoire faisait des recherches là-dessus. Je suis pas encore historien, mais j'espère vraiment bientôt. J'ai toujours fait ça en même temps que la musique. Évidemment que si la musique me prend trop de temps, j'arrêterais pas la musique pour l'histoire, c'est sûr. Mais c'est quelque chose qui m'intéresse vraiment. Parce que je pense que ça peut révéler plein de choses en fait l'étude d'un objet, sur la société d'après guerre, sur le mondialisme croissant, sur les mutations des sensibilités, sur plein de trucs, le conflit des générations, l'urbanisme aussi, où est ce que les clubs vont s'installer, pourquoi, quelles réactions vont avoir les municipalités, enfin voilà, y a plein plein de trucs. Comment réagissent les politiques par rapport à ça, on commence à comprendre que ça a un intérêt financier. Alors qu'avant c'était considéré comme un truc de voyous et aujourd'hui on commence à changer d'attitude. Et donc c'est intéressant je pense de faire l'histoire là-dessus.
C'est assez rare quand même les musiciens qui ont autant fait d'études. Ouais ouais, c'est vrai, il y en a beaucoup qui ne continuent pas les études. Mais là justement je n'arrive plus à le faire, ça fait bien cinq mois que j'ai pas ouvert de livres, mais c'est un truc que j'aime bien. Et même parmi les groupes que j'adore, il y a plein de groupes qui sortent d'écoles, tout le post punk déjà, avec des groupes comme Cabaret Voltaire ou Gang Of Four par exemple, c'est des mecs qui sont hyper référencés niveau culture. Voilà, s'appeler Cabaret Voltaire c'est juste trop bien (rires). En fait je pense que ça rajoute vraiment une dimension inconsciente à la pratique de la musique de comprendre d'où ça vient... Enfin c'est sûrement moi qui me fait des films mais en tout cas j'adore l'histoire et c'est pour ça que j'en fait. Tu pourras dire ça. (rires)
Être seul sur scène, c'est un choix ou c'est plutôt par défaut ? C'est les deux en même temps. C'est beaucoup plus simple, et c'est aussi moi qui fait tout tout seul. J'avais jamais fait ça avant, et en fait c'est bien, en fait ça m'a tout de suite plu. C'est pour ça que j'ai pris ce nom parce que c'est mon nom, machin. Je suis le seul à porter le truc. Quand tout se passe bien tu vois c'est toi qui prend tout, et quand tout se passe mal c'est bien fait pour ta gueule. Je suis moins stressé quand je suis tout seul, y a pas quelqu'un pour te filer son stress. Avant j'étais dans un duo, c'était génial hein, j'ai rien contre cette personne, mais c'est vrai que je flippais beaucoup plus, parce que t'es pas tout seul aux commandes. Après effectivement pour certaines grandes salles, un mec tout seul sur scène ça peut être chiant, on sent les limites du truc. Donc je suis en train de réfléchir à comment meubler, mettre peut être plutôt des projections d'images, pour l'instant en tout cas. Pour l'instant être seul c'est un choix et une commodité. On me dit « Tu veux jouer », j'ai pas besoin de voir avec l'emploi du temps d'autres personnes, je fais oui ou non direct. Le cachet, c'est tout pour moi... (rires)