La Suisse a le don de cultiver les paradoxes, et pas des moindres.
Il y a encore peu, toute intelligentsia helvète se levait comme un seul homme pour défendre ce "pauvre" Roman Polanski, réfugié depuis des années dans son deux pièces de Gstaad pour échapper à une demande d'extradition des Etats Unis, pour fait de pédophilie. Il fit d'ailleurs preuve d'un immense courage en s'enfuiant avant le verdict, profitant de sa double nationalité française (ICI).
En 2009, lorsque l'affaire ressort, quel ne fût pas le tollé, même parmi nos intellectuels français (de gauche ???!!!), défendant bec et ongles le cinéaste.
Aujourd'hui, au lendemain d'une vocation 'citoyenne' qui autorise le renvoi de Suisse des étrangers criminels (sous ce vocable, l'on groupe, tel le Poujade moyen, les crimes de "meurtre, brigandage, trafic d’êtres humains, viol, etc. L’UDC réclame
également l’expulsion des étrangers qui ont perçu abusivement des
prestations de l’aide sociale ou des assurances sociales. L’interdiction
de séjourner en Suisse irait de 5 à 15 ans, voire même 20 ans en cas de
récidive").
Bien sur, l'Europe sociale-démocrate dans sa splendeur a encore fait preuve de lacheté en ne condamnant pas ce vote.
Mais au fond, quelle différence fondamentale y-a-t-il entre Polanski et les autres étrangers ? Sans doute la richesse (ou l'absence de turban !!!).
Je repense aujourd'hui ostensiblement à cet essai de Michel Peissel : "L'Or des fourmis" où, aux confins du Mustang, du Bhoutan, du Zanskar et du pays Kham, il a redécouvert une tribu d'origine occidentale en plein Himalaya : les Minaros, un peuple qui vit en parfaite intelligence avec les autres ethnies.
Là-bas, c'est l'Or des fourmis. En Suisse, c'est sans doute l'Or des Nazis.
Bruno
.
Bibliographie.
Michel Peissel : L'or des fourmis. Robert Laffont, 1984.