Un statut bénéficiaire-employeur "hybride et complexe"
Il s'agit d'une des particularités de ce secteur : les bénéficiaires peuvent également être employeurs. Comme le souligne Gilles Dumont, de la Direction générale de la concurrence de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), les bénéficiaires pouvaient se retrouver "sous le statut d'employeur sans en avoir été informés". Ils deviennent ainsi responsables du paiement du salaire et des cotisations sociales. Et peuvent donc, en cas de litige, être assignés devant les prud'hommes.
Pour Alain Bazot, président d'UFC-Que Choisir, il peut être difficile dans le sens inverse, moralement, de se retourner contre le salarié, le "cadre de l'intime" faisant parfois "obstacle à la remontée de plainte".
Une qualité de prestation parfois difficile à juger
Dans le "cadre de l'intime" cité précédemment, il peut être difficile pour les bénéficiaires (notamment les personnes âgées et dépendantes) de formuler une critique libre de la prestation fournie. Pour Eric Briat, directeur général de l'institut national de la consommation, il faudrait mettre en place "des protocoles d'évaluation, avec des clients mystères". Une certification est donc nécessaire.
Des tarifs affichés pas toujours justes
Le secteur des services à la personnes peut s'avérer assez complexe fiscalement parlant. Certaines entreprises et associations en jouent en affichant des prix comprenant les déductions fiscales. Comme le souligne Gilles Dumont, tous ne peuvent bénéficier de cette déduction. De plus, celle-ci n'est effective que l'année suivante. De l'affichage de ces tarifs à la publicité mensongère il n'y a qu'un pas.
Le portrait ainsi dressé du secteur des services à la personne n'est pas si noir qu'il n'y parait. Il s'agit avant tout d'un appel à la clarté et à la vigilance de tous. Il s'agit certes d'un secteur compliqué mais surtout très important tant au niveau humain qu'économique, qui regroupe près de deux millions de salariés.