L'Union européenne veut se rapprocher de l'Afrique

Publié le 29 novembre 2010 par 237online @237online

Écrit par Les Echos   

Lundi, 29 Novembre 2010 06:56

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Quatre-vingts chefs d'Etat et de gouvernement européens et africains se réunissent aujourd'hui et demain à Tripoli pour parler croissance, investissements et emploi, à un moment où l'Europe juge « inexploité » le potentiel de ses relations avec l'Afrique.
Après le sommet Afrique-France de mai et celui des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) de septembre, la croissance sera de nouveau au coeur des discussions des quatre-vingts chefs d'Etat et de gouvernement réunis aujourd'hui et demain à Tripoli, en Libye, pour le troisième sommet Europe-Afrique -la France sera représentée par les ministres des Affaires étrangères et de la Coopération, Michèle Alliot-Marie et Henri de Raincourt. Croissance, investissements et emploi permettront d'atteindre au mieux les OMD, explique-t-on côté européen. Après le premier sommet du genre au Caire en 2000, celui de Lisbonne en 2007 avait débouché sur un plan d'action conjoint entre l'Europe et l'Afrique. Trop ambitieux, il n'a pas eu les résultats escomptés. Le potentiel de nos relations avec l'Afrique est « inexploité », résume le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. A l'heure où la Chine et les grands émergents prennent pied en Afrique, cette dernière ne représente que 9 % des échanges commerciaux de l'Union des Vingt-Sept.

Un projet de second plan d'action pour la période 2011-2013 devrait être entériné par les chefs d'Etat et de gouvernement. Il fixe huit priorités pour les deux continents -de la paix au commerce en passant par les migrations et le changement climatique. Sur ce dernier point, l'Europe et l'Afrique pourraient aussi afficher des engagements communs en adoptant une déclaration spécifique, à l'heure où débutent les négociations de Cancun (voir page 7).

La modernisation de la politique de développement de l'Europe sera aussi la toile de fond de ce sommet. Le commissaire européen au Développement, Andris Piebalgs, prépare une nouvelle stratégie pour 2011. Avec 49 milliards d'euros en 2009, soit 56 % de l'aide mondiale, l'Union européenne est le premier donateur. Pourtant, la Chine est souvent en Afrique l'acteur le plus visible, en multipliant construction de palais et autres stades. En cette période de tension budgétaire chez les donateurs et donc d'exigence de comptes sur l'utilisation de l'aide, Andris Piebalgs veut, lui aussi, un bilan visible. « J'aimerais citer, en fin de mandat, des noms de pays qui dans dix ans n'auront plus besoin de l'aide publique », lançait-il le 9 novembre au Parlement européen.

L'agriculture, un enjeu clef
Pour être efficace, il veut concentrer l'aide sur deux secteurs clefs : l'énergie et l'agriculture. Moins de 30 % des Africains ont accès à l'électricité, insiste-t-on à Bruxelles, où l'on considère que « de nombreuses régions dans le monde en développement constituent des endroits idéaux pour le développement d'énergies renouvelables ». Quant à l'agriculture, elle est un enjeu clef, martèle Andris Piebalgs, sa part dans le PIB peut être jusqu'à quatre fois plus efficace sur la réduction de la pauvreté que celle d'autres secteurs. Agriculture et énergie : deux priorités auxquelles la Commission européenne entend associer de près le secteur privé et qui seront au coeur du sommet de Tripoli.