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Shanda Tonme accuse Essimi Menye de vouloir destabiliser la CBC

Publié le 29 novembre 2010 par 237online @237online

Écrit par Camer.be   

Lundi, 29 Novembre 2010 09:35

éàééééçéêéèé
Dans cette correspondance de la COMICODI (Commission indépendante contre la Corruption et la discrimination, ndlr), parvenue ce jour à la rédaction de Camer.be, datée du 29 novembre 2010 et signée de Shanda Tonme, le président de ladite organisation soupçonne Monsieur ESSIMI MENYE, le ministre des finances de prise d'intérêt et de prévalence d'intention de règlement de compte dans ses actes et déclarations concernant la restructuration de la Commercial Bank Cameroun (CBC). La correspondance a été adressée ce jour au Premier ministre camerounais avec ampliation au Président de la république du Cameroun. L'intégralité du texte

Monsieur le Premier Ministre,

En vous renouvelant ses encouragements et ses respectueux compliments dans ce contexte politique et économique chargé d'attentes et de multiples défis, la Commission indépendante contre la Corruption et la discrimination , organisation responsable de la société civile dont vous êtes suffisamment instruit des nombreux actions en faveur de la paix et de la justice dans notre pays, sollicite une fois de plus, votre plus grande attention pour ce qui peut déjà être convenu d'appeler, le cas ESSIMI MENYE, ministre des finances.

Les préoccupations de notre présente et pressante démarche, se rapporte en effet au dossier en cours de restructuration de la Commercial Bank Cameroun, dossier pour lequel les camerounais sont pleinement informés de l'intérêt que vous y portez, sur les hautes recommandations du Chef de l'Etat.

Excellence, le dossier de la CBC est devenue explicitement ou implicitement, une cause nationale cruciale, et un paramètre témoin dans la stabilisation et le raffermissement des relations de notre pays avec les principaux bailleurs des fonds multilatéraux, au premier rang desquels le FMI. C'est dire l'urgence de trouver une solution consensuelle en accord avec la COBAC et les actionnaires pour une sortie de crise adéquate, efficace, rapide et définitive.

Malheureusement, et fait unique dans les expériences connues de déontologie de gestion ministérielle, le Ministre des finances, en qui le Chef de l'Etat a placé sa confiance sous votre supervision pour cette mission, a opté pour d'autres orientations, d'autres intérêts, et d'autres résultats.

Accepteriez-vous, Monsieur le premier ministre, d'entrer dans l'histoire comme le chef du Gouvernement qui aura permit à des groupes d'intérêts étrangers obscurs, de nous déposséder de notre banque ? Nous pensons sincèrement que non.
Il est dorénavant incontestable, qu'au lieu de favoriser et de conduire une restructuration effective de la banque mise sous administration provisoire depuis le 02 novembre 2009, le Ministre des finances a plutôt décidé de faire la guerre au principal promoteur, monsieur Yves Michel Fotso.

Les faits sont constants et témoignent. Usant et abusant librement des moyens de communication de l'Etat, le ministre a effectué plusieurs sorties médiatiques qui à l'analyse, ont toutes un seul et même objectif, celui de dénigrer, d'humilier, de ruiner au besoin et de discréditer le principal actionnaire. Dans cette lancée tout est mis en œuvre : mensonges, campagnes sournoises auprès des bailleurs ; subordination de certains Directeurs de publication de la presse privée. Tapages du genre mémorable, « la famille Fotso n'est plus propriétaire de la CBC , faite sur les ondes nationales, un dimanche midi».

Excellence, une réflexion froide et impartiale de notre organisation, nous conduit inéluctablement aujourd'hui, à traduire cette attitude en termes de « soupçons de prise d'intérêt et une évidente prévalence de l'intention de règlement de compte ».

La dernière sortie en date du ministre, le 25 novembre 2010, appelle d'ailleurs plusieurs remarques :

- Le ministre qui soutient que le principal actionnaire serait porteur d'une dette de dix milliards de Francs CFA, confondant au passage personne morale et personne physique, oublie de souligner pour l'entendement de l'opinion que celui-ci a présenté trois plans de sortie de crise avec éventuellement comme gage de sa bonne foi, la constitution en caution de l'ensemble de son patrimoine personnel évalué à plusieurs dizaines de milliards ( 150 et 200).
- Le ministre jette le trouble dans l'opinion, en prétendant qu'il va poursuivre les débiteurs de la CBC en justice, mais l'Etat est-il déjà acquéreur de la banque ? Et même si l'Etat était acquéreur, depuis quand conduit-on les débiteurs de banque en prison ? La SRC existe-elle toujours et le ministre aurait-il oublié les missions de cette institution ? Quel juriste le ministre a-t-il consulté ?
- Le ministre n'ignore point que ses déclarations et gesticulations, contribuent aujourd'hui à détruire l'image de la banque, à décourager clients, actionnaires, et potentiels partenaires étrangers. Pourquoi ce cynisme donc ?
- Il va sans dire qu'aucun débiteur camerounais sérieux, ne se pressera pour effectuer des remboursements, si le ministre persiste par ses actes et ses déclarations à l'emporte pièce, de donner à penser que la banque sera cédée à des étrangers comme AMITY BANK. Les clients ne sont pas disposés à encourager et rémunérer par leur honnêteté, un complot visant à l'aliénation d'une banque qui représente le travail, l'intelligence et la réussite des nationaux.

Excellence monsieur le Premier Ministre,

Le comportement du ministre des finances est d'une nocivité qui contrarie au propre comme au figuré, et de façon directe, immédiate, certaine et profonde, les intérêts nationaux du Cameroun. Pendant que le FMI et les bailleurs attendent une solution, pendant que les clients et les employés de la banque prient pour la fin de ce feuilleton, le ministre passe son temps à verser de l'huile sur le feu, faisant des attaques et du dénigrement contre l'actionnaire majoritaire, sa seule préoccupation, avec pour résultat ultime de brader la banque. C'est impardonnable, intolérable. C'est proche du crime prémédité.

Nous sommes enclins par ailleurs, dans notre bon droit de citoyen camerounais et de société civile agissante, de nous interroger profondément sur la liberté avec laquelle, monsieur le Secrétaire Général de la COBAC de nationalité tchadienne, outrepassant toutes les obligations de réserve attachées à son statut diplomatique, se mêle des affaires intérieures de notre pays, entreprend de comploter contre nos intérêts nationaux, et de vilipender un capitaine d'industrie camerounais. N'y aurait-il pas lieu de rappeler ce diplomate à l'ordre ?

En tout état de cause, le ministre des finances en ayant démontré un intérêt trop personnel dans ce dossier, intérêt très différent et très éloigné des résultats que vous attendez de lui, ne devrait-il pas tout simplement en être déchargé, selon les formes et toute disposition légale ou politique qu'il appartient à votre sagesse de délibérer ?

Ce faisant, la Commission indépendante contre la corruption et la discrimination se fait respectueuse de la personne du ministre, de l'institution organique qu'il incarne, et du Gouvernement de la République dont-il fait partie de l'équipe sous votre illustre autorité.

Dans l'attente, la Commission indépendante contre la corruption et la discrimination vous prie de croire, Excellence Monsieur le premier ministre, en l'assurance de sa très haute considération./.

Le Président de la Commission
SHANDA TONME

Correspondance : COMICODI


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