La marche de dimanche a eu lieu !
Et le peuple a parlé !
Ici même, je me suis élevé contre ceux qui en avaient lancé l’initiative, en leur reprochant de ne pas avoir fait leur boulot en temps voulu pour contrecarrer la propagande anti-marocaine.
Ils étaient combien sur le macadam?
Des centaines de milliers, un million ou trois millions, peu importe ! Ils étaient encore beaucoup plus nombreux sur les axes menant à Casablanca !
Cette marche s’est préparée dans la spontanéité ! On ne prépare pas un événement comme celui-là en quarante huit heures !
Elle s’est déroulée dans la sérénité, la dignité et l’enthousiasme et elle s’est dispersée dans le calme.
Mais ceux qui ont lancé l’appel à cette marche ont-ils entendu ce que ces centaines de milliers marcheurs ont exprimé ?
Ces marcheurs ont dit qu’ils sont prêts à se mobiliser immédiatement pour une cause qui en vaille la peine !
Ces marcheurs qui, il y a quelques temps, désertaient les urnes et boudaient les politiciens et leurs palabres, ont marché comme un seul homme pour défendre le Maroc et son intégrité territoriale.
Ces marcheurs n’entendaient pas les vociférations ridicules de Driss Lachkar dans un mégaphone, comme au temps où il était un véritable militant : ils disaient que le peuple est concerné directement par tout ce qui peut toucher de près ou de loin au Maroc.
Ces marcheurs n’ont pas été encadrés, ni par les mokadems, ni par les cadres des partis (y en a-t-il encore qui puissent encadrer le peuple), ni par les responsables syndicaux (plus préoccupés de paraître à la télévision) !
Ces marcheurs sont venus spontanément, à pied, à vélo, en moto, en voiture, en car, par train ! Chacun avec sa pancarte, son slogan et surtout son intime conviction que le peuple sera toujours le vrai et seul rempart contre tout ce qui peut menacer le Maroc.
Maintenant que le peuple est rentré chez lui, il faut que les hommes politiques commencent à faire sérieusement leur travail.
Nous avons remarqué que MEZOUAR et LANSAR s’exprimaient plus que correctement dans la langue de Cervantes !
Pourquoi ne pas utiliser leurs compétences linguistiques et leurs convictions politiques – ils sont de droite tous les deux, l’un étant même de la droite populaire – pour convaincre leurs amis de la droite espagnole du bienfondé de la position du Maroc !
Nous avons remarqué que Driss Lachkar a repris du poil de la bête et on peut croire que sa nouvelle ardeur pourrait être très efficace pour défendre la cause nationale, pour peu qu’il l’utilise à bon escient face aux ennemis de notre pays !
Nous avons remarqué que Abdalilah BENKIRANE sait être convaincant quand il s’exprime dans la langue de Molière et qu’il délaisse sa démagogie habituelle. Sa place dans l’échiquier politique et le poids que les médias étrangers accordent à son parti peuvent s’avérer très efficaces face à des interlocuteurs étrangers mal informés sur la véritable situation dans nos provinces du Sud.
D’autres figures de la vie politique du Maroc se doivent de participer à cette campagne internationale : des figures oubliées (je pense à certains leaders de l’U.C.) ou d’autres plus charismatiques (je pense à Hamid Chabbat dont la verve peut avoir le meilleur effet sur nos amis arabes).
La liste est longue de tous ces hommes et ces femmes politiques qui, au lieu de se pavaner de congrès en congrès, de voyage à l’étranger en voyage à l’étranger, d’invitation en invitation, de rencontre internationale en rencontre internationale, devraient utiliser chaque minute de ses leur temps passé à l’étranger à expliquer, éclairer, convaincre leurs interlocuteurs !
Le message du peuple était adressé aussi et surtout à ceux dont le métier est justement est de défendre le Maroc à l’étranger : les diplomates, grassement payés et confortablement installés, s’inquiètent le plus souvent au mieux de leur carrière ou de leur prochaine mutation, au pire s’adonnent à tout autre chose que la diplomatie.
La marche de dimanche était bien plus destinée à ceux dont le rôle est de défendre le Maroc qu’à nos ennemis ou ceux supposés l’être !
Par cette marche, le peuple donne mandat à ses hommes et femmes politiques de défendre le Maroc à l’étranger, puisque qu’il ne peut le faire directement !
Voilà, Messieurs et mesdames les politiciens, ce que le peuple marocain a dit hier !
Si vous l’avez bien entendu, dans le tumulte de vos propres déclarations, vous savez ce qui vous reste à faire !
Le peuple ne vous pardonnera pas d’avoir négligé le vrai message qu’il vous a adressé hier !