Des travailleurs ont déjà été licenciés pour avoir exprimé des critiques sur des blogs, ….. ! Mais sur face book, c’est une première en France.
Le monde du travail est le lieu qui s’est, paradoxalement, le moins démocratisé en deux siècles. S’il y a des secteurs où l’employé peut faire valoir ses
droits ,ce n’est hélas pas le cas partout. C’est un rapport de force constant dans lequel les travailleurs ne gagnent que ponctuellement.
Ce licenciement démesuré implique la délation par "un jaune" bien zèlé. Ces auxiliaires des basses œuvres pullulent dans les entreprises, les
administrations publiques : ils cafardent auprès des chefs , ils dénigrent leurs collègues . A différentes époques ,ils seraient toujours du côté de la
réaction.
La liberté d’expression est donc un mythe dans le monde du travail, sauf pour les employeurs évidemment. les paytrons peuvent vous insulter, vous
menacer ne pas respecter le code du travail, vous mettre dehors sous n’importe quel prétexte en triturant les vides juridiques, grâce à des avocats spécialisés qui savent détourner
les lois, les jurisprudences à leur profit . Que ce soit dans le privé ou le public, les marques contractuelles de soumissions pour l’employé vis
à vis du donneur d’ordre sont nombreuses. Le manque au devoir, de loyauté, le dénigrement de l’employeur conduit à un licenciement
pour faute grave. La loi est donc imparfaite car n’importe quel propos peu conduire au licenciement. dans le cas du "licenciement face book", La sanction est disproportionnée par rapport à
l’acte. Il n’y a pas eu de fautes professionnelles, vol ou sabotage de la production de cette entreprise, il y a eu juste une mauvais état d’humeur de salariés mis au placard. C’est la gestion
inhumaine des salariés que est scandaleuse.
A notre époque, l’employeur aime bien appeler ses employés : « collaborateurs », du moins quand tout va bien. Mais on n’est plus un collaborateur dès qu’on
dérange. Le contrat de travail laisserait croire que ce document met sur le même pied d’égalité le patron et le salarié. Le monde du travail est soumis à notre vieille culture
judéo-chrétienne. Hiérarchie pyramidale, ordre, soumission et domination . voilà les effets de plusieurs siècles de gangrène cléricale qui ont pollué notre organisation de
société...
Enfin, la citoyenneté ne peut donc s’exercer pleinement.
Le salarié ne peu pas toujours pleinement participer même en dehors du travail à « la vie de la cité », s’exprimer librement sans avoir parfois un retour de bâton
dans le monde du travail car il ne dispose pas d’une indépendance sociale qui le met à l’abris et le permet d’agir librement.
Toute notre démocratie sociale est à repenser mais en ces temps de néolibéralisme une simple évolution favorable aux travailleurs est une chimère.