C’est sur fond de conflit social et de tensions politiques au sein de l’hémicycle que s’est déroulé le conseil de Cub de vendredi.
Dure journée pour le président de la Cub qui était attendu vendredi matin de pied ferme par trois syndicats d’agents de la Cub qui avaient appelé à une journée de grève. Au centre de la polémique, la réorganisation territoriale des services de la Cub qui prendra effet au 1er février 2011. Cette refonte qui a pour objectif de mieux répondre aux attentes des communes et des habitants en termes de proximité et de réactivité s’appuie sur la création de quatre circonscriptions territoriales. Mais selon les syndicalistes présents, les agents de la Cub n’auraient pas été consultés sur les modalités de mise en oeuvre de cette réforme, pourtant en préparation depuis 18 mois. En outre, une vingtaine de postes serait classée sans suite dans le cadre de cette réorganisation. Conscient des inquiétudes des unes et des autres, Vincent Feltesse a indiqué que «la période qui s’ouvre allait permettre d’affiner la mise en place des nouveaux organigrammes et d’ouvrir un dialogue, au cas par cas, avec tous les agents concernés par une nouvelle affectation». La séance a ensuite pu commencer. Et c’est sans surprise que Vincent Feltesse a proposé la candidature de Béatrice De François, maire PS de Parempuyre au poste de 3e vice-président de la Cub. Un poste laissé vacant par Bernard Seurot, l’ex-maire UMP de Bruges, suite aux élections municipales. Le groupe Communauté d’Avenir (Modem-UMP), par la voix de Michel Labardin en l’absence d’Alain Juppé, a rappelé qu’il voyait là une atteinte au contrat de confiance mis en place entre la droite et la gauche au sein de l’hémicycle. «J’aurais préféré que vous choisissiez non la force du bras mais l’élégance du geste». Mais pour Vincent Feltesse, ce choix ne remet pas en cause le contrat de coopération signé par les différents groupes politiques.
Nouveau stade : le protocole d’accord Ville/Cub très critiqué
Autre sujet de discorde, le nouveau stade de Bordeaux. Les élus communautaires devaient en effet acter vendredi le contenu du protocole d’accord entre la ville de Bordeaux et la Cub concernant le projet de nouveau stade. Ce protocole qui prévoit une participation de la Cub à hauteur de 15 M€, aménagement du tram mis à part, a suscité de vives réactions notamment dans le camp des Verts. «Au-delà de l’esprit de ce protocole qui trahit plusieurs incohérences, nous désapprouvons totalement le choix du site qui va à contre-courant du développement durable. La localisation du stade en bord de rocade valide l’hypothèse d’un équipement aspirateur à voitures», souligne Pierre Hurmic. Enfin, les verts comme les socialistes bordelais qui ont voté contre cette délibération, ont également déploré le manque de visibilité sur ce dossier. «Il subsiste de nombreuses incertitudes financières. Nous n’avons aucun chiffrage des aménagements connexes, aucune idée de l’impact financier de la desserte, aucune évaluation précise de la redevance et aucune indication sur la durée du bail emphytéotique», a poursuivi Pierre Hurmic. Plus pondérés, les élus PC se sont abstenus sur ce dossier déplorant le mode de gestion proposé pour ce nouveau stade.•
Stella Dubourg