L’Attente (Rilke)

Par Arbrealettres


L’Attente

C’est la vie au ralenti,
c’est le cœur à rebours,
c’est une espérance et demie:
trop et trop peu à son tour.

C’est le train qui s’arrête en plein
chemin sans nulle station
et on entend le grillon
et on contemple en vain

penché à la portière,
d’un vent que l’on sent, agités
les prés fleuris, les prés
que l’arrêt rend imaginaires.

(Rilke)