Le site Wikileaks spécialisé dans la diffusion de documents officiels a obtenu 250000 télégrammes diplomatiques provenant du département d’État de Washington et de plusieurs ambassades américaines à travers le monde. Ces documents ont été partagés par quelques références de la presse internationale: le New York Times, Le Monde, The Guardian, El Pais et Der Spiegel. Semblables aux précédentes diffusions des Warlogs sur la guerre mentionnées dans l’un de mes anciens messages, les télégrammes répertorient plusieurs discussions entre hauts diplomates américains à travers le monde. On peut y voir des perceptions de plusieurs personnes importantes face à d’autres dirigeants, des discussions secrètes, top-secrètes, des communiqués troublants, bref.
Depuis maintenant près d’une semaine, les États-Unis tentent d’amortir l’impact à l’international des révélations en banalisant les informations, comme quoi elles n’étaient pas l’avis des États-Unis, mais plutôt de simples « discussions de vestiaires » entre hauts diplomates.
L’ambassadeur David Jacobson a soutenu que ces documents contiennent vraisemblablement des «conversations de vestiaire» rédigées par les diplomates américains dans leurs rapports quotidiens à Washington. Il a affirmé que ces «conversations» demeurent secrètes et que celles-ci représentent l’opinion de leurs auteurs et non pas la position du gouvernement américain dans son ensemble.
L’un des documents qui a le plus attiré mon attention est traité sur The Guardian. Selon les documents, une directive aurait été soumise à tous les hauts diplomates américains à travers le monde afin d’obtenir un maximum d’informations sur les membres de l’ONU et plus spécifiquement sur le secrétaire général, Ban Ki-moon. Parmi les informations demandées, on compte les moyens de communication utilisés, les mots de passe, les informations biométriques et même les clés de cryptage utilisées par les membres. Ce qui vient chercher davantage les gens, c’est que la directive aurait été soumise de Washington et signée par Hillary Clinton.
A classified directive which appears to blur the line between diplomacy and spying was issued to US diplomats under Hillary Clinton‘s name in July 2009, demanding forensic technical details about the communications systems used by top UN officials, including passwords and personal encryption keys used in private and commercial networks for official communications.
On retrouve également sur The Guardian un communiqué secret intitulé « US embassy cables: Washington requests biometric information for African leaders » où sont détaillés les informations personnelles recherchées sur plusieurs chefs africains et membres de l’ONU.
Biographic and biometric data, including health, opinions toward the US, training history, ethnicity (tribal and/or clan), and language skills of key and emerging political, military, intelligence, opposition, ethnic, religious, and business leaders. Data should include email addresses, telephone and fax numbers, fingerprints, facial images, DNA, and iris scans.
Bradley Manning, le suspect numéro un détenu par les Américains comme étant la source des diffusions à Wikileaks, s’est dit profondément choqué.
« Hillary Clinton, et des milliers de diplomates dans le monde vont avoir une crise cardiaque quand ils se réveilleront un matin et découvriront qu’un répertoire complet de documents confidentiels sur la politique étrangère est accessible au grand public, avec un moteur de recherche. »
Manning serait soupçonné comme étant la source d’une vidéo où des militaires américains à bord d’un hélicoptère s’amusent à abattre des civils à Bagdad, des Warlogs sur la guerre et de ces transmissions de hauts diplomates.
Pour le moment, les données brutes ne sont toujours pas disponibles. Cependant, The Guardian fournit plusieurs données temporelles et d’emplacements à propos des différentes transmissions.
Bref, les États-Unis nagent dans des eaux troubles. C’est probablement une première dans l’histoire et les gens vont s’en rappeler. Pour le moment, l’impact n’est pas clairement perceptible. La réaction internationale ne tarde qu’à arriver.