En France, la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (la Halde) va disparaitre.
Avant la constitution du nouveau gouvernement de Nicolas Sarkozy, Homosexualités et Socialisme(HES) s'inquiétait de la nomination au gouvernement de Jeannette Bougrab, présidente de la Halde, nommée en avril 2010 pour cinq ans.
HES déclarait "Au moment où l'existence de la Halde, en tant qu'autorité administrative indépendante, est menacée par les projets de la majorité, cette nomination semble confirmer que le président de la République souhaite sa suppression".
Cette peur n'était pas infondée.
François Fillon, le Premier ministre a confirmé le 24 novembre 2010, la disparition de la Halde lors de son discours de politique générale.
C'est une perspective à laquelle les associations LGBT sont opposées.
Le Premier ministre a fait savoir lors de sa déclaration de politique générale que le nouveau poste de Défenseur des droits, instance censée absorber la Halde, sera voté à l’Assemblée en janvier 2011 et mis en œuvre au printemps suivant.
Le Défenseur des droits a été institué par la révision constitutionnelle de juillet 2008.
Sa fonction consistera en un recours non juridictionnel pour les citoyens dans le domaine de la défense des droits et libertés.
Les nouvelles attributions de ce défenseur incluront celles exercées à l'heure actuelle par le Médiateur de la République, le Défenseur des enfants, la Commission nationale de déontologie de la sécurité et la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde).
Ces organismes paient manifestement d'avoir trop irrité le pouvoir par des avis et décisions qui ont souvent été illustré leur indépendance.
Dans le domaine des droits LGBT, la Halde a rendu plusieurs avis favorables, dont certains invitant le gouvernement à revoir ses positions.
Le projet d'inclusion est fortement contesté par l'opposition, les syndicats, les associations des droits humains et les associations LGBT.
Une coordination d'une quarantaine d'organisations, baptisée SOS Halde, a lancé une pétition pour tenter de sauver l'institution.
La Halde, sans présidence depuis la nomination de Jeannette Bougrab au gouvernement, avait été créée en tant qu'institution indépendante en décembre 2004.
Jeannette Bougrab qui avait promis de "se battre comme une tigresse" pour défendre l'autorité qu'elle présidait, a quitté ses fonctions sans un mot.
Mais doit-on s'étonner de cette triste nouvelle pour la Justice et l'égalité?
Le nouveau gouvernement Fillon est encore moins gay-friendly que le précédent.
Rama Yade, qui avait oeuvré en faveur de la lutte contre l'homophobie dans le sport, ne fait plus partie de la nouvelle équipe.
Hervé Morin, l'ancien ministre centriste de la Défense, qui avait fait entendre un son de cloche plutôt favorable à l'homoparentalité quitte lui aussi le gouvernement.
Il est remplacé par Alain Juppé dont le moins qu'on puisse dire est qu'il ne s'est jamais illustré par son souci des droits des homosexuels au niveau de sa ville.
Parmi les rares ministres un tant soit peu ouverts aux revendications LGBT restent Nadine Morano, qui perd néanmoins son porte-feuille de la Famille, Valérie Pécresse, qui a engagé une campagne contre l'homophobie à l'université et un ministre ouvertement homosexuel, Frédéric Mitterrand, qui conserve la Culture.
On surveillera l'action de Jeannette Bougrab à la Jeunesse et Vie associative pour voir si cette éphémère présidente de la Halde y poursuivra son engagement contre les discriminations.
A l'inverse, les ministres franchement conservateurs comme Pierre Lelouche, Luc Chatel... restent en place ou font leur entrée comme Thierry Mariani.
Xavier Bertrand revient au gouvernement.
Lors d'une rencontre avec GayLib, le 15 juin 2010, il avait annoncé en tant qu'ex-secrétaire général de l'UMP, que le projet d'union civile pourtant promise par Nicolas Sarkozy pendant sa campagne présidentielle ne se ferait pas.
Seigneur, les LGBT seront t'ils toujours en France, des sous-citoyens?