L’égalité comme idéal
Art. 2
L’égalité est au cœur de notre idéal. Cette volonté n’a de sens que par et pour les libertés. Egalité et liberté sont indissociables. Aux injustices et aux violences du monde, l’idée socialiste oppose un engagement pour une humanité libre, juste, solidaire, fraternelle. Elle porte un message universel, dès lors qu’il s’agit de défendre les droits fondamentaux de chacun et de tous. Pour les socialistes, ces objectifs ne peuvent être atteints à partir du fonctionnement spontané de l’économie et de la société.
La redistribution permanente des ressources et des richesses est nécessaire pour donner une réalité à l’égalité des droits, offrir à chacun les chances de conduire sa vie, réduire les écarts de condition et combattre la pauvreté.
Examen critique de cette double pétition
1/ Il est affirmé que l’idée socialiste « oppose au monde actuel un engagement pour la liberté, la justice, la solidarité, la fraternité, qui ne peut être réalisé à partir du fonctionnement spontané de l’économie » (lisez, dans une économie de marché). Voilà une affirmation gratuite qui plaide pour un système de redistribution étatique, système représenté précédemment par la Russie soviétique ; celui-ci a malheureusement échoué face au système libéral des démocraties actuelles qui sans être totalement satisfaisant n’a cependant pas de tares irrémédiables, ce que Benoît Hamon tend à nous faire accroire. Les sociaux démocrates, quant à eux, il convient d’en faire la remarque, n’ont jamais réussi à tirer un trait sur cette économie de marché. Voilà donc reformalisée, à la sauce Hamon-Aubry, une ambition très ancienne mais qui reste hors de mise, surtout par rapport à notre environnement européen.
En choisissant une telle voie, les socialistes français – a priori pas plus malins que nos amis russes –, ne se mettent guère dans les meilleures conditions pour gouverner la France.
2/ La redistribution permanente des ressources et des richesses est une proposition irréalisable. Ni les unes ni les autres n’ont d’existence comptable, elles n’existent que dans « le faire » : on ne peut partager (équitablement ou pas) une chose alors qu’elle est en train de se faire ? Les seules inégalités qui sont admises, à juste titre, par les libéraux, sont les inégalités de résultat. Et pourquoi les admettent-ils ? Parce qu’elles sont la conséquence directe de la valeur des initiatives qui sont prises en amont sur tous les plans. Le progrès, quoi qu’on dise et quoi qu’on fasse, s’entend à cette seule condition.
Face à ces deux pétitions de principe irréalisables, les socialistes n’ont réussi à se diviser que sur des modalités : dans l’immédiateté d’une décision sur un texte, c’est évidemment plus commode de formuler des objections sur la forme plutôt que sur le fond, surtout si l’on veut préserver un idéal commun d’existence. Alors on dira, comme les non convaincus l’ont fait, que les objectifs ne sont pas chiffrés et ne sont pas hiérarchisés.
Entre parenthèses, j’ai entendu dire que le socialiste grec Papandréou n’avait pas cru plus de quarante huit heures en la validité de propositions similaires !!! Quant à moi, j’assure sans craindre de me tromper que DSK, patron du FMI, ne pourra jamais faire sienne cette double pétition de principe.