La fin des aventures du petit sorcier à lunettes approche. Pour célébrer la conclusion de la saga, le dernier tome de J.K. Rowling est adapté en deux films. Un argument qui peux tenir la route au vue de l’épaisseur du bouquin, mais aux objectifs commerciaux évidents. Cette première partie a du mal à trouver son rythme, et ce, malgré une mise en scène souvent réussie. Le film se perds dans une chasse aux Horcruxes assez confuse, révélant pourtant de bonnes interprétations et la maîtrise totale de certaines scènes.
Un phénomène de société à part entière. La magie de la franchise s’est transformée, laissant place à une ambiance de plus en plus sombre. Les deux premiers épisodes se sont imposés avec leur approche scolaire de la sorcellerie, les suivants ont donné une nouvelle image de la saga, noir et inquiétante. L’immense imagination de J.K Rowling est portée depuis des années par des films imparfaits mais fascinants. A défaut de nous ensorceler, Les reliques de la mort approche avec subtilité la psychologie de ses personnages. Mais on est aussi amené à croire qu’il est possible que la saga se poursuive au delà de la deuxième partie, ce qui ne n’a rien de rassurant.
Voldemort contrôle désormais le ministère de la magie et Poudlard. La situation est grave. Pour vaincre le terrible sorcier, il faut détruire les derniers Horcruxes. Ron, Hermione et Harry se chargent de les retrouver, mais leur quête s’avère particulièrement dangereuse et compliquée. Menacés par les manges morts, ils doivent sans arrêt se cacher pour éviter les forces du mal. Leur amitié va être mise à rude épreuve.
Finit Poudlard et les cours de magie, place à une quête à l’extérieur du château. Le réalisateur perds donc beaucoup de repères, et ne parvient jamais à trouver le rythme idéal. L’ennui survient entre deux scènes explosives. Après quelques passages excitants, le film plonge dans une profonde lenteur. Les scènes ont du mal à s’enchaîner. Le ton s’impose rapidement, notamment lorsque Harry et ses amis se font attaquer par des manges morts alors qu’ils volent au dessus d’une ville moldue. Le principal problème du film, c’est qu’il ne bâtit aucune ambiance précise. Il cherche le sinistre, le noir, le sombre, mais ne trouve au final aucune atmosphère. L’identité ne se construira réellement qu’à partir d’une course poursuite en forêt, là où le récit devient palpitant, mais c’est trop tard. Ce passage s’impose avec son côté brouillon et précipité, renforçant la détresse des personnages et l’éternel menace qui pèse sur le monde. Harry, Ron et Hermione prennent leurs jambes à leur cou pour essayer d’échapper à des traqueurs. L’allure s’accentuera avec une pente, entraînant nos protagonistes à une vitesse effrénée. Parmi les inconvénients du film, il y a le personnage de Voldemort. Au début, on découvre un sorcier cruel (il n’hésite pas à tuer une professeur moldue devant ses acolytes) et au rire sadique. Seulement voilà, il ne fascine pas. On devrait le redouter mais ses apparitions n’ont rien d’effrayantes. Cet avant dernier épisode est donc très inégal. David Yates nous montre qu’il peut être très fort, notamment avec la scène où un serpent agresse Harry et Hermione (on aura même le droit à un sursaut bien sentit). Coup de cœur également pour la scène d’animation, nous permettant de comprendre l’histoire des trois frères. Techniquement irréprochable, c’est un bol d’air frais dans ce film qui tourne en rond. Il y a aussi du moins bon, comme la scène peu réfléchie où Harry plonge dans un lac glacé pour récupérer une épée. Le réalisateur ne se complique pas la tâche, il n’approche en rien le froid frappant le sorcier binoclard. Des gros plans sur les parties du corps les plus frigorifiées auraient sans doute créer le malaise. Du malaise, il y en a très peu dans ce film censé être très sombre. Certaines musiques ne sont pas sans rappeler l’ambiance de The Dark Knight, atmosphère recherchée mais jamais atteinte, et surtout trop inspirée. En ce qui concerne les interprétations, Les reliques de la mort est soulevé par Rupert Grint et Emma Watson. Le rouquin a droit à plusieurs gros plans soulignant les pensées de son personnages, Miss Granger change radicalement son caractère et rentre dans un jeu plus sensible. Dommage que Tom Felton soit si rare à l’écran, il avait impressionné dans le sixième opus où il tenait un rôle décisif. Cette fois-ci, il n’apparaît qu’au début et sur la fin. Même s’il ne parle pas, il parvient à faire ressortir le caractère de son personnage, incertain et apeuré. Il n’est plus celui qui traumatise le jeune Potter, mais un simple sbire de Voldemort.
Cette première partie nage dans l’incertitude. De grandes faiblesses handicapent ce récit plaisant mais inégal. Mention spécial au trio Radcliffe, Grint et Watson, dominant plus que jamais l’univers de J.K. Rowling.