Communiqué sur le mercure

Publié le 28 novembre 2010 par Massolia

Communiqué de presse

Dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie nationale relative à la gestion rationnelle des produits chimiques et de leurs déchets et dans le cadre de l’action mondiale sur le mercure, l’Association d’Education Environnementale et de Protection des Oiseaux au Maroc (SEEPOM) entame une campagne de sensibilisation au sujet de la problématique du mercure dans l’objectif de contribuer à la protection de la santé humaine et à la préservation de l’environnement. Cette campagne sera clôturée par l’organisation à Rabat d’un atelier national sur la problématique du Mercure, en collaboration avec le Réseau International d’Elimination des POPs et des institutions nationales, pour débattre la problématique de mercure, et auquel prendront part des établissements publiques, la profession, des organisations non gouvernementales (ONGs) et la presse nationale.

Le mercure est un métal lourd de couleur blanc argenté qui se qui se caractérise par une extrême volatilité. Ce métal émane naturellement des roches, du sol, des volcans et des feux de forêts, et provient aussi d’activités anthropogéniques principalement les industries. Il peut exister sous forme liquide à température ambiante ou en cristal de sel solide. La forme de métal liquide donne des vapeurs toxiques incolores et inodores.

Le mercure est une substance toxique préoccupante à l’échelle mondiale affectant la santé humaine et l’environnement notamment les écosystèmes. Le mercure peut se retrouver dans tous les compartiments de l’environnement (sols, eau, air). Une fois dans les milieux aquatiques, le mercure se transforme, à l’aide de microorganismes, en sa forme la plus toxique à savoir le méthylmercure (Composé organique du mercure). Sous cette forme, le mercure s’accumule dans les chaînes alimentaires. Le méthylmercure s’accumule dans les poissons, plus particulièrement dans les grands prédateurs comme le requin, le makaire, l’espadon et le thon ainsi que dans des mammifères marins et dans certaines espèces de poissons d’eau douce, et par conséquent cette substance s’accumule également chez les gens qui les consomment.

Le mercure est hautement nocif pour les humains. L’exposition au mercure dépend de la forme chimique dans laquelle l’élément se trouve (élémentaire, inorganique ou organique), la voie d’exposition (inhalation, ingestion ou contact cutané) et de niveau d’exposition. Les embryons et fœtus humains ainsi que les enfants sont particulièrement vulnérables. Lorsqu’une femme enceinte ou une femme en âge de procréer consomme de la nourriture contaminée au méthylmercure, le fœtus se trouve ainsi exposé. Le mercure est également présent dans le lait maternel humain qui expose ainsi les enfants dès le bas âge. Le méthylmercure affecte le développement cérébral de l’enfant ainsi que leurs systèmes nerveux.

Les adultes sont également affectés par le mercure. Les groupes les plus affectés par une exposition au mercure sont souvent les pauvres et les franges les plus vulnérables, en particulier les peuples autochtones, les communautés de l’Arctique, les insulaires, les communautés vivant le long des côtes et autres groupes qui dépendent du poisson ou autres fruits de mer pour leurs protéines. Les travailleurs peuvent également être hautement exposés au mercure plus particulièrement les travailleurs de l’extraction aurifère à petite échelle et leurs familles.

Selon le niveau d’exposition au mercure, on peut observer chez les personnes exposées des effets négatifs sur la santé notamment :
- Des troubles neurologiques,
- Des troubles respiratoires,
- Des troubles visuelles,
- Des anomalies congénitales,
- Des insuffisances rénales,
- Ddes éruptions cutanées,
- Des lésions gastro-intestinales,
- Des douleurs abdominales,
- Des nausées,
- Des vomissements,
- La perte d’appétit,
- Des saignements des gencives, et/ou,
- Des douleurs aux jambes.
- La mort, cas d’intoxication extrême.

Le mercure est émis dans l’environnement à partir de plusieurs sources dont :
- Les produits contenant ce métal notamment les lampes fluorescentes, les batteries, et les amalgames dentaires ;
- Les appareils contenant ce métal notamment les baromètres, les thermomètres, les appareils de mesure de pression sanguine, les équipements électroniques,
- Les sites de production de produits dans lequel le mercure est utilisé,
- Les procédés industriels notamment inhérents aux usines de chlore-alcali,
- Les activités d’extraction du gaz naturel,
- Les activités de raffinage des métaux,
- La combustion du charbon,
- Les cimenteries,
- Les activités minières,
- Les décharges,
- Les incinérateurs,
- La pêche à la dynamite,
- Les sites contaminés, et,
- Certains produits comme les cosmétiques et les vaccins.

Par ailleurs, les produits contenant du mercure sont encore largement produits et commercialisés à l’échelle mondiale, mais des alternatives sont disponibles pour la plupart de ces produits dont les thermomètres, les appareils de mesure de pression sanguine, les baromètres, les batteries, les piles, les amalgames dentaires ainsi que bien d’autres types d’équipement électronique. Des alternatives rentables ne sont pas encore disponibles pour d’autres produits contenant du mercure comme les lampes fluorescentes, mais des recherches sur d’autres alternatives sont en cours pour réduire les émissions de mercure.

Vu que le mercure se disperse sur de longues distances dans l’environnement, et qu’aucun pays ne pourrait agir seul pour résoudre cette problématique, la communauté internationale a jugé nécessaire la mise en place d’un traité mondial, juridiquement contraignant, sur le mercure qui aura pour objectif de protéger l’environnement et la santé humaine. Le contenu de ce traité s’articulerait principalement autours de la réduction voire l’élimination des sources anthropogéniques de mercure, de l’organisation du commerce international du mercure, de l’encouragement des meilleurs techniques disponibles et des meilleurs pratiques environnementales, de l’engagement des parties qui vont adhérer à cet instrument, du soutien financier et techniques et le renforcement des capacités des pays en voie de développement et des pays à économie de transition et de la sensibilisation.

La SEEPOM participe aux consultations internationales pour la mise en place de cet instrument international qui devrait être instauré en 2013.