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Les terres saintes de Amanda Sthers

Publié le 28 novembre 2010 par Demandeamaman

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Dans la famille Rosenmerk il y a le père, juif, ancien cardiologue et aujourd'hui éleveur de porcs en Israël. Il y a la mère, ex-femme du père, confrontée à une grave maladie. Et puis il y a les enfants. La fille qui quitte New-York pour fuir un chagrin d'amour. Le fils, auteur de théâtre à succès et homosexuel, qui cherche en vain à renouer le dialogue avec son père.

Les membres de cette famille éclatée ne se voient pas, ne se parlent que rarement mais discutent, se confient, se font des reproches à travers lettres et email.

Dans ce roman épistolaire qui se lit rapidement, Amanda Sthers aborde le thème des relations familiales. Ce qu'on n'ose pas dire mais qu'on peut écrire, les occasions ratées et les regrets. Mais aussi la maladie, la mort, la naissance et les révolutions qu'elles entraînent. Bref, tout ce qui rend les liens familiaux si intenses et si fragiles. Si les personnages sont atypiques, tout le monde se retrouvera un peu dans les relations qui les lient.

Et pour pimenter un peu le tout, cette histoire familiale se fond dans l'Histoire d'Israël. Harry Rosenmark élève des porcs en terre sainte et cela dérange le rabbin Moshe. Leurs échanges épistolaires sont d'abord musclés, mais cette animosité se transforme progressivement en amitié. Deux drôles d'amis qui ne sont pas d'accord sur grand chose mais qui confrontent intelligement leurs opinions sur la foi, la pratique de la religion et la politique menée en Israël.

Je ne connaissais pas cet auteur, mais j'y reviendrait ! J'ai beaucoup apprécié le caractère drôle et pourtant très profond de ces lettres. Beaucoup aimé aussi la façon simple qu'à l'auteur de relever l'absurdité et le comique qui peuvent exister dans les situations les plus tragiques.

Quatrième de couverture

« Saviez-vous qu’en Israël on se servait des porcs pour pourchasser les terroristes ? D’abord parce qu’ils ont un flair hors du commun, ensuite parce que si un musulman touche un cochon, il se voit refuser les sept vierges au paradis. On y élève donc des cochons sur pilotis comme l’exige la loi afin qu’ils ne frôlent pas la terre sainte. Que rêver de mieux comme personnage qu’Harry Rosenmerck, juif ashkénaze, cardiologue parisien qui a tout quitté pour devenir éleveur de cochons en Israël ?

Et puis un rabbin est né pour le contredire : Moshe, qui ne supporte pas cette dérive et encore moins qu’Harry arrondisse ses fins de mois en vendant de la viande impure aux restaus branchés de Tel Aviv, ça les mène forcément vers des discussions politiques. Et qu’y a-t-il de plus critique qu’un juif pour parler de la politique intérieure d’Israël ? Vous connaissez ce dicton sans doute : quand il y a deux juifs dans une pièce, il y a trois avis.

David, le fils d’Harry, auteur de théâtre à succès, homosexuel, lui écrit aussi mais son père ne lui répond jamais, incapable d’imaginer son fils dans les bras d’un homme.

La fille d’Harry, Annabelle, quitte New York pour fuir un chagrin d’amour et va le retrouver ailleurs en chemin.

Et enfin son ex-femme, mère de ses deux enfants, qui se découvre un cancer et revisite leur histoire d’amour et ses zones d’ombre comme si cela pouvait l’aider à affronter la vie et son issue.

C’est un roman sur les limites de chacun, sur ce qu’on ne se dit pas, ou trop tard. Sur les élans du coeur qui restent coincés dans la gorge. Sur les instants qui passent et qu’on n’a pas su saisir. Sur la petite histoire dans la grande. C’est un roman d’amour. »




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