Je viens de refermer le dernier recueil de nouvelles de Fouad LAROUI, paru en septembre 2009 chez les éditions JULLIARD sous le titre « LE JOUR OU MALIKA NE S’EST PAS MARIEE ».
Comme dans la plupart des œuvres de Fouad Laroui, on trouve de tout, du bon, du moins bon, et parfois quelques pépites d’or perdues dans un fatras de futilités.
Ce recueil de nouvelles donne encore la preuve de son talent d’écrivain mais aussi de son incapacité à filtrer son œuvre des scories qui l’alourdissent.
Fouad Laroui nous a offert huit nouvelles dans ce recueil et bien sûr, il n’a pas failli à son habitude : huit nouvelles sur les marocains, sur leur manière de vivre et de penser !
Le premier texte, qui donne son titre au recueil, traite en une vingtaine de pages le destin de trois personnes, avec une précision chirurgicale et un art consommé de la narration. Malika, la jeune fille qui voulait être libre, sa mère qui ne pouvait rien contre la volonté de sa fille et Abass, l’instituteur qui voulait l’épouser.
Le second est une très amusante digression autour du mot arabe « bounni », qui se rapporte à une couleur très mal définie ! Partant de la couleur « bounni » imposée par les autorités scolaires aux protège-cahiers des écoles publiques, Fouad Laroui nous entraine gaiment dans les arcanes de la politique marocaine !
La troisième nouvelle est également révélatrice du talent de l’auteur et surtout de ses préoccupations : « Le jour où Saddam fut pendu » fut aussi le jour de la prise de conscience de leur situation réelle par les immigrés marocains aux Pays-Bas qui se croyaient pourtant intégrés, « allocthones » comme on dit là-bas.
La lecture de « Les numéros fous du DHJ » donne un plaisir infini, par sa fraicheur et son humour. On pourrait même en conseiller la lecture aux responsables actuels de la F.R.M.F. en espérant que cela leur inspira une idée brillante pour sauver notre équipe nationale de foot-ball.
Puis, patatra, plus rien ! Cela plonge d’un coup dans du n’importe quoi ! A part, « L’esthète radical » dont la chute constitue une très belle trouvaille !
Les autres nouvelles plongent soit dans la confusion incompréhensible, comme «Sur le chemin de la cathédrale » et « Les gueux vaincus par la technique », soit dans la platitude sentant le réchauffé, comme « Être quelqu’un », destin tragique du candidat à l’immigration clandestine, sujet déjà dix fois, cent fois traité avec plus ou moins de talent par d’autres !
En refermant ce livre de Fouad LAROUI, je me pose encore une fois la question de savoir s’il faut absolument, pour qu’un auteur marocain soit édité en France, qu’il parle obligatoirement d’immigration clandestine, de pateras et de morts tragiques ?