Je ne suis pas croyant mais je connais la bible ;
Lorsque j'étais enfant, les ors sacerdotaux
M'on volé la lumière en me prenant pour cible
Scellant, en mon esprit, les péchés capitaux
Cherchant la vérité, j'ai mis en poésie
Ce que je crois est juste en ne gênant aucun !
J'ai fui la sainte église et son anesthésie
Pour revenir, dès lors, au péché du coquin
D'abord, je publiais quelques mots de ma vie
Et sans vouloir déplaire aux poètes du lieu ;
Mais le beau commentaire a déclenché l'envie
Un péché capital si vous croyez en Dieu
Je voulais des discours, il faut que je le dise ;
Le soleil, un ciel bleu sur mes vers matinaux !
Mon esprit pèche donc de par sa gourmandise
Tels, vers les grands repas, les riches cardinaux
Un poète, jamais, n'a créé la blessure
Sur ma rime suave et prise par le vent ;
Et je me suis assis adoptant la luxure
Que seuls les défroqués connaissent au couvent
J'étais le dieu puissant régnant sur la galère
D'un autre qui tentait d'écrire un beau sonnet !
Et lorsqu'il se trompait me venait la colère
Celle d'un confesseur en son vrai cabinet
Je n'ai jamais voulu devenir la nourrice
De ceux qui, dans l'erreur, ignorent le chagrin !
Et je gardais au chaud, cela par avarice
Mes conseils tel un prêtre, en son grenier, le grain
Mais un poète, hier, la rime vengeresse
A vu que mes écrits n'étaient plus un rocher !
Car je n'idolâtrais que la sainte paresse
Et nul n'entendait plus le son de mon clocher
Je me sentais moins fort du cerveau jusqu'à l'âme
Et du fond du tombeau me regardait un oeil !
Je n'avais plus, en moi, le précieux dictame
Du bonheur car, toujours, je péchais par orgueil
Des péchés capitaux, j'ai donc connu le crime ;
Et, de mes vers, naissait la ténébreuse nuit !
Mais je revois le jour quand la plaisante rime
Extirpe de mon coeur le blasphème et l'ennui