Tizi Ouzou / Le procès des quatre chrétiens, aujourd’hui au tribunal de Larbaâ N’Ath Irathen Les regards seront encore une fois braqués sur les hauteurs de la région des Ath Yirathen où se tiendra aujourd’hui, le procès des quatre jeunes chrétiens devant le tribunal correctionnelle des Ath Yirathen. Accusés de pratique et création de lieux de culte illicites, les quatre jeunes issus du village Ath Atelli comparaîtront pour la troisième reprise, devant l’instance judiciaire. Prévu initialement pour le huit Août puis pour le 26 septembre puis pour le dix octobre dernier, le procès, très attendu, est programmé pour aujourd’hui.
L’absence d’un des avocats du collectif de défense des prévenus a été un motif ayant justifié la demande du report du procès transmise par le collectif. Les quatre jeunes chrétiens accusées de création illicite d’un lieu de culte sont poursuivis après une plainte déposée par certains habitants du village Ath Atelli qui contestent l’implantation d’un lieu de culte au cœur de leur quartier.
Les opposants à la démarche des quatre jeunes chrétiens disent surtout contester les " nuisances " d’un tel lieu sur leurs quotidiens qui se trouve à chaque fois "perturbé" par l’afflux des fidèles "qui peut accepter l’implantation d’un lieu de culte à quelques mètres de son lieu d’habitation. J’aurais contesté et la mosquée et l’église, car cela perturbe notre quiétude" nous confie un habitant du quartier qui dit regretter la tournure prise par l’affaire et la pression née des suites.
Une pétition signée par les citoyens contestant le projet a été, d’ailleurs, déposée sur le bureau du président d’APC des Ath Yirathen, la plainte déposée donne lieu à un interminable feuilleton avec trois reports consécutifs du procès.
Cependant, il est important de souligner que le temps mis pour examiner l’affaire a été plutôt bénéfique pour les quatre accusés qui ont vu la mobilisation autour d’eux s’accroître et s’élargir.
Des organisations de la société civile à l’image du Congrès mondial Amazigh et la Ligue algérienne des droits de l’homme, des partis politique, le mouvement pour l’autonomie de la Kabylie, entre autre, ont exprimé leurs soutiens et solidarité avec les jeunes accusés. Un imposant rassemblement a été d’ailleurs, organisé devant le tribunal correction de Larbaa N’Ath Yirathen pour revendiquer le droit de culte et le respect de la liberté de conscience.
L’un des accusés nous expliquera à propos des accusations "j’avais loué ma maison pour la communauté chrétienne de la région, dont je fais partie, pour en faire une église. Dès lors, un groupe a lancé une pétition contre nous. Fort heureusement leur démarche n’a récolté que 25 signatures, issues toutes d’une même famille. Pour bien expliquer cela, je dois dire que notre village compte pas moins de 6 000 âmes," et d’ajouter "Ce groupe a même été chez le P/APC pour nous dissuader d’accomplir nos rites religieux dans l’enceinte de cette maison. Le maire m’a convoqué en me demandant de mettre fin à cela. Ma réplique était responsable, car j’ai demandé au premier magistrat de la commune de saisir l’Eglise protestante d’Algérie, à laquelle nous sommes affiliés, pour avoir des explications," dira –t-il. De son coté, le Congrès mondial Amazigh a dénoncé par le biais de son vice-président Algérie , M.Hocine Azem, la campagne "d’inquisition et les atteintes à la liberté de culte en Kabylie" tout en appelant dans une déclaration faite à la Dépêche de Kabylie à une large mobilisation pour soutenir les quatre jeunes accusés.
A. Z.
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