De plus en plus froid.
Humant le sens du vent, elles cherchaient le point d'horizon qui les auraient guiées vers un soleil plus chaleureux. Ne serais-ce que pour se rendre de commerce plus agréable. Entre elles, vis-à-vis des autres, vis-a-vis ois-même quand elles fermaient les yeux la nuit.
Avec le temps on en avait laissé filer bien des choses. Les saisons glissaient en trichant vers les mois suivants. L'été s'étirait en septembre, l'automne sévissait en décembre, l'hiver plombait fin avril et le printemps coulait en juillet.
On avait même réinventé quelques recettes. Mais toujours en graissant les oies. De nouvelles présentation mais toujours les bonnes vieilles recettes.
Les oies bleues, oies rivales, n'ont pas vraiment pu condamné comme il se serait dû les cris sachant fort bien qu'ils cachaient eux aussi quelques lâchetés dans leur poulailler.
Des oies de Terrebonne, Mascouche, St-Jérôme ont choisit d'aller se cacher dans la bergerie, celle où il y a le loup, un ami, un collègue.
Une oie courageuse, drapée de rouge, appelons la Martin, a suggéré un examen de conscience. On l'a publiquement humiliée et en privé sévèrement sermonnée. Cette idée d'avoir un certain leadership, oui mais quoi alors? Pour qui se prend-t-on? Quelle oie sauvage!
Ceci a inspiré une autre oie, appelons-là David, a souligner le caractère impropre des opérations de son équipée. Une autre oie voulant se sauver des sables mouvants dans lesquels on voulait l'engloutir a aussi choisit de tirer tout azimuts. "voici ma réalité, faites en ce que vous voulez" a-t-elle clamée, cette oie chauve que nous appelerons Paul, craint pour sa sécurité.
Il faisait froid, très froid.
Pour ces oies-là, la direction est maintenant le soleil.
Avant de geler dans le verglas comme c'est là.
Elles avaient à prouver qu'elles étaient bien blanches.
Et pas cuisinables.
Braves bêtes.
Nous sommes toutefois restés pris avec les plus farouches et les plus louches.
Faciles à cuisiner.
Il fera toujours froid avec ses oies-là dans la basse-cour.
Éternellement basse.