Mords-moi sans hésitation de Jason Friedberg et Aaron Seltzer (2010)

Par Cyriltuloup


Le web fourmille de parodies de Twillight. Avec Mors-moi sans hésitation, la satire de la saga continue sur grand écran. Malgré son intérêt louable, la caricature est plutôt raté. A l’exception de quelques passages hilarants, l’ensemble manque sérieusement de peps et s’enfonce dans les lourdeurs humoristiques.

Se moquer d’une saga à succès n’est pas chose aisée. D’autant plus lorsqu’elle affecte de nombreux adolescents. Les internautes se sont déjà fait plaisir avec la franchise Twillight, qu’ils n’hésitent pas à parodier en apportant sexe et injures. Était-il vraiment nécessaire d’emmener la sarcasme jusqu’au long-métrage ? Le résultat de Mords-moi sans hésitation penche plus vers le non que vers le oui. L’idée, honorable, est gâché par un humour souvent inefficace.

Becca, une jeune adolescente, débarque dans une ville étrange. Elle fait la rencontre d’ Edward, un garçon au visage blanc comme neige. Alors qu’elle tombe follement amoureuse de cet être mystérieux, un jeune homme totalement différent tente de conquérir son cœur. Une parodie des romances vampiriques.

A trop vouloir en faire, Mords-moi sans hésitation tombe dans un humour bien gras et mal sentit. Certaines scènes révèlent cependant de bonnes idées, comme l’apparition de Lady Gaga ou la tenue érotique de Becca. Saluons par ailleurs la référence au groupe des Black Eyed Peas, via un trio de vampires bien laid. Le sourire s’impose couramment. Cet humour présente aussi de grandes faiblesses. Nombreux sont les gags insérés lorsqu’il ne le fallait pas. Bien qu’ils soient censés faire rire, la salle reste silencieuse. Et cela se manifeste fréquemment. L’ensemble finit par s’essouffler et peine à conserver notre attention. L’univers de cette parodie est toutefois saisissant. En se contentant de copier-coller les scènes clés des deux premiers volets de la saga, elle montre une certaine paresse dans la création. Mais cela nous permets aussi d’accrocher au climat. Le ton comique s’installe assez vite, on découvre un nouveau Robert Pattinson, blanc comme un cul et profondément débile. Sur ce personnage, la caricature est vraiment réussie. C’est aussi le cas pour Kristen Stewart, l’héroïne de Twillight, parodiée par une Jenn Proske très juste. Les scènes les plus émouvantes sont cassées par un humour imbécile, ce qui s’avère particulièrement jouissif. Mords-moi sans hésitation est un film inégal, que ce soit sur le rythme ou l’originalité. Les affrontements entre les teams Edward et Jacob, visibles au début et à la fin du récit, font partit des scènes les plus efficaces. Les réalisateurs ne sont pas tendre avec les fans de la saga, mais auraient pu imposer une satire  plus cruelle.  Le rendu est finalement assez gentil. Grâce à une habileté évidente dans la manière de retranscrire l’histoire, les spectateurs n’ayant vu aucun film de la saga pourront comprendre ce qui se passe, et ainsi se moquer de quelque chose qu’ils ne connaissent pas vraiment, via les préjugés. On regarde avec indifférence cette légère parodie que l’on aura, une fois sortit de la salle, déjà oublié.

Mords-moi sans hésitation ne suscite que très peu d’intérêt, le rire étant limité et les gags inoffensifs. On retiendra quelques passages cocasses et la qualité des interprétations. Du cinéma récréatif.