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C’est une prestation musicale on ne peut plus rock que nous a offert Karkwa le 18 novembre dernier au Grand Théâtre [Gabnews : Grand Théâtre de Québec] , dans le cadre de sa tournée intitulée Les chemins de verre, tout comme leur dernier album. Ce dernier est paru le 30 mars 2010 (au Canada) et a été enregistré entre deux concerts, à Paris, au studio La Frette, aménagé dans un manoir du 19e siècle.
Les chemins de verre n’a subi aucune préproduction, ce qui fait en sorte que les pièces sont crues (authentiquement parlant) et ont été captées dans une ambiance créative et spontanée. Il a par ailleurs permis au groupe de recevoir le prestigieux Prix Polaris, le 20 septembre dernier. Cette récompense est décernée chaque année à la production phonographique canadienne jugée de la plus grande qualité artistique, quel qu’en soit le style musical ou l’historique des ventes. Karkwa est la première formation francophone à le recevoir, non sans faire de vagues.
Dès les premières minutes du concert, les musiciens sont parvenus à enflammer l’audience avec «Le Pyromane», précédée d’une courte introduction inspirée de «Dors dans mon sang». Quelques instants plus tard, les spectateurs étaient debout. Les membres, parfaitement à l’aise avec ces nouveaux arrangements, ont enchaîné les morceaux du dernier album ainsi que d’autres, tout autant appréciés du public, comme «Oublie pas», «Échapper au sort» et «Le compteur».
Si parfois on perdait l’émotion pure générée par les pièces les plus mélodiques à cause de ce son saturé qui nous enveloppait, la plupart du temps l’effet était réussi et on se sentait véritablement transporté. Les impressionnants jeux de lumière, par lesquels le public était souvent submergé, n’y étaient pas pour rien dans la création d’une ambiance tantôt électrique, tantôt magique. L’interprétation de «Marie, tu pleures» fut l’un des moments forts du spectacle, tout comme celle de la balade «Le vrai bonheur», qui a clôturé en beauté la prestation.
Le groupe possède sans nul doute une aptitude à se renouveler complètement à chaque spectacle, ce qui fait la joie de ses fans les plus fidèles. Les mêmes pièces que l’on connaissait comme étant très peu léchées ont toutefois été complètement réarrangées pour la scène. Elles sont décidément parvenues à maturité grâce à des arrangements poussés, beaucoup plus rock que sur l’album.
Leif Vollebekk et ses musiciens, qui assuraient la première partie du spectacle, ont accompagné Karkwa pour ces derniers moments de la soirée. Mention spéciale à ce Montréalais au talent remarquable et à la voix authentique. Une belle découverte.
Article d'Émylie Thibeault-Maloney, Impact Campus