Sénégal : un policier condamné pour agression contre un journaliste

Publié le 27 novembre 2010 par 237online @237online

Écrit par RFI   

Samedi, 27 Novembre 2010 16:21

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Au Sénégal, un tribunal militaire a condamné un policier à un mois de prison avec sursis pour coups et blessures volontaires contre un journaliste sportif le 26 novembre. Ce policier doit lui verser 750 000 F CFA de dommages et intérêts. Deux autres prévenus, qui étaient poursuivis pour acte de torture et entrave à la liberté de travail, ont été relaxés. Un seul journaliste a maintenu ses poursuites contre les trois policiers. Les faits s'étaient déroulés il y a deux ans : deux journalistes qui couvraient un match opposant le Sénégal et le Liberia, avaient été agressés par des policiers dans l'enceinte du stade alors qu'ils interviewaient un joueur.
Les trois prévenus appartiennent à la brigade d'intervention polyvalente, chargée à l'époque des faits, d'assurer la sécurité de l'équipe nationale du Sénégal, lors du match qui l'opposait au Liberia.

A la barre, le journaliste sportif Boubacar Kambel Dieng, a raconté comment selon lui, « plus de six policiers » l'ont roué de coups. Alors qu'il interviewait un joueur, un policier lui avait demandé de quitter les lieux. Le journaliste avait refusé, faisant valoir son accréditation. « Pour me contraindre à quitter le lieu, on m'a injecté une décharge électrique, puis une deuxième », a-t-il notamment précisé, sans pour autant reconnaître deux des prévenus.

Pour l'avocat de la défense, Maître El Hadj Omar Dioum, cette interpellation ne constituait pas une entrave à l'exercice du métier du journaliste. Le tribunal n'a donc pas suivi le réquisitoire du Parquet, qui avait demandé la relaxe d'un seul prévenu, une peine de six mois et de deux ans de prison avec sursis pour deux des prévenus.

Le tribunal a notamment considéré que le délit d'actes de torture n'était pas fondé. « Les prévenus ne tentaient pas d'extorquer des aveux ou des informations par la force », a expliqué le juge, « mais d'immobiliser le journaliste qui refusait d'obtempérer en quittant les lieux ».

Contestant ce jugement, l'avocat de la partie civile, Maître Boubacar Cissé, a affirmé que « tout le monde est coupable car un seul policier ne pouvait pas à lui-seul maîtriser le journaliste ».