Un nombre surprenant de gens de gauche ont tendance à affirmer – et semblent penser sincèrement – que les conservateurs voient la richesse comme la seule mesure du bonheur. Eh bien, j’ai passé de nombreux moments avec des conservateurs et je peux vous dire, la mains sur le cœur, que je n’en ai jamais rencontré un qui pense qu’on tire plus de plaisir d’un gros compte en banque que de jouer avec ses enfants, ou d’écouter de la musique, ou de se promener dans la campagne.
Je ne prétends pas dire que la prospérité est sans importance, simplement qu’on doit la comprendre pour ce qu’elle est : une façon d’étendre les opportunités pour les gens. Une façon d’envisager le progrès économique est comme une séries d’avances qui permettent d’économiser du temps. Comme on n’a plus besoin de travailler sept jours par semaine pour nourrir ses enfants, on peut jouer avec eux pendant les week-ends. Comme on n’a plus besoin d’aller chercher de l’eau à la pompe, on a le temps de se perdre dans le deuxième mouvement de la septième symphonie de Beethoven. Comme on peut se permettre un lave-aisselle, on peut le mettre en marche et aller sentir la neige craquer sous ses pas sur les sentiers.
Ce qui prête à débat, ce n’est pas ce qui nous rend heureux ; c’est ce que l’État peut y faire. Et là, une certaine modestie s’impose. Comme le disait le Dr Johnson :
Quelle petite part de ce qu’endurent les cœurs humains, ce que les lois et les rois peuvent causer ou guérir.
Que peuvent faire les États pour que nous nous sentions mieux ? Ils peuvent créer un climat où nous avons peu de risques d’être victimes de crimes. Ils peuvent nous éviter d’être envahis ou vaincus dans des guerres. Ils peuvent nous garantir que les droits de propriété sont assurés, que les contrats sont respectés de façon juste, que les disputes sont arbitrées de façon impartiale, que la loi est ouverte à tous ceux qui cherchent réparation. Ils peuvent s’assurer que les enfants reçoivent une instruction décente, quels que soient les moyens de leurs parents. Et ils peuvent faire ces choses sans confisquer plus de nos avoirs par l’imposition, qu’il n’est strictement nécessaire.
Et encore une chose. David Willets, commentant sur les plans de la coalition au pouvoir au Royaume-Uni pour mesurer le bien être national (invisible derrière le mur du paiement du Times) signale que vivre dans un canton suisse où il y a des référendums réguliers, a le même effet sur la satisfaction personnelle que de doubler votre revenu.
Et voilà, M. Le Premier Ministre, vous pouvez plonger le pays dans le délice sans ajouter un penny de plus au déficit. Tout ce que vous avez à faire est d’embrasser la démocratie directe.
Repris du blog de Daniel Hannan hébergé par le Telegraph, avec l’aimable autorisation de son auteur.