Tu voudrais me casser la figure
Avec un marteau
Alors que je t’embrasse
Délicatement dans le cou car
La suture entre nous tiendra le coup
Je laisse des miettes à la trace
Vers la limite du pain quotidien
Avant la dernière station
À la croisée des chemins
Haïs-moi mais haïs-moi fort
Que rage chaque molécule de toi
Car tu devras me haïr beaucoup
Avant que de m’aimer un peu
Au pied de la Barrière du Don
Comme un tympan qui éclate
En franchissant la barre du son
Qui fera brûler en toi un feu de joie
En attendant qu’on libère les otages
D’ici à ce que tu quittes ta cage
La force de rejet du médicament
Te fera fuir dans tous les coins
Loin de moi tu iras respirer
L’air au pic du travail en aval
Mains à l’air devant l’évidence
Que l’on ne pourra pas s’aimer
Avant que de nous être rejetés
Contre les loups qui hurlent en nous
Haïs-moi mais haïs-moi à fond
Vas-y mon amour bouffe moi tout rond
Tire dans le tas de tout ce qui respire
Fusille-moi à l’aube de mes manquements
Que les toitures volent à tout va
Et que les clôtures sautent sur les rats
Cette fusion est une camisole de force
Mais en dedans tu verras c’est doux doux
Tu verras les étincelles grimper
Dans la plus sourde obscurité
Où je passe le noeud croulant
Tu voudrais me casser la figure
Avec un marteau
Alors que je t’embrasse
Délicatement dans le cou car
La suture entre nous tiendra le coup