Fin tragique de la f�ête de l'eau à Phnom Penh, Cambodge, 2010
Un événement nous a surpris et troublé cette semaine, la mort de 350 personnes parmi une foule réunie à Phnom Penh pour la clôture de la fête de l’eau. Un concert s’achève sur une île, la foule doit emprunter un pont suspendu pour regagner la ville. Plusieurs hypothèses s’affrontent alors pour comprendre la suite des événements, une peur panique se serait répandue parmi les participants à la suite d’une rumeur sur l’instabilité du pont ; la foule s’est précipitée. Pour accélérer le mouvement, le service d’ordre a activé des pompes à incendie; l’eau aurait provoqué des courts-circuits sur les guirlandes électriques installées sur ce pont. Des électrocutions et des noyades dans le fleuve auraient suivi. Une fête s’achève par la disparition de 350 personnes.
La propagation de cette information m’a étonné. La disparition de 350 âmes en quelques minutes a alerté les rédactions de la terre entière, mais a à peine provoqué un frémissement dans le monde de la photographie sur le Net. Reuter et de l’AP ont diffusé quelques images. Celles de Heng Sinith/AP surtout qui devait se trouver sur place. Parcours normal de la photographie d’un drame qui échoue sur la page de notre journal. Ce qui m’a choqué, c’est le dépôt d’une image esthétisante sur Flickr, le lendemain. Un photographe inconscient ou insouciant a déposé cette belle photographie en référence à la fête de l’eau, et en plus avec ce jet d’eau ; une métaphore. Ignorait-il le drame ? Voir l’image sur Flickr Ce qui m’a étonné, au regard de la multitude des articles publiés en quelques heures, c’est l’absence de réaction des sites photographiques, Picasa, Flickr, Photobucket. Deux jours après, le référencement de Google images n’a rien fait remonter d’autres que celles publiées de Heng Sinith. La recherche sur les sites d’agence n’a rien donné ; Getty images par exemple, je sais, une agence d’illustrations. Rien, une mer d’huile ; sur une multitude de sites, juste de belles cartes postales pour rendre compte de la beauté du pays, de ces habitants ; cette fête renommée y est montrée, une version sans drame. Alors quoi, où sont les milliards de photographes de la planète ? Que devient la réactivité supposée des réseaux sociaux ? Ce décalage de réaction entre le texte et l’image m’a surpris, je nous croyais plus connectés. Même dans les pays pauvres, on l’a vu en Irak, je pensais que les « citoyens reporters » étaient tous en poste ! Dans l’actualité brulante, seules les agences ont montré l’événement, c’est dans l’ordre des choses. Daniel Hennemand v1.0 edillia, organisation, gestion et formation pour les photothèques d’entreprise