Je suis en retard pour vous livrer les critiques des films qui seront assurément présents aux Oscars, mais c’est ça pareil!
Puisque personne de notre entourage semblait intéressé à aller voir un film peu connu (pour l’instant) et en anglais seulement, moi et Alex avons bravement franchi les portes du cinéma à côté de la Station Peel, tout empesté d’odeurs urinaires qu’il soit pour aller voir le dernier film des frères Coen.
Pour vous situer, l’action de No Country for Old Men se situe en 1980 dans l’ouest du Texas, lieu où l’homme viril américain n’a pas peur d’afficher chapeau de cowboy, ses favoris, son fusil, ses chaps et sa chemise western. Lors d’une expédition de chasse dans le désert bordant la Rio River (bordant le Mexique), Llewellyn (Josh Brolin pis pour fins de simplifier l’ortographe, ce sera Josh Brolin que j’écrirai) trouve un paquet d’argent abandonné après un deal qui semble avoir mal tourné. Ramassant le magot, il ne mettra pas de temps à réaliser que l’argent ne tombe pas du ciel mais que les balles lui pleuveront dessus (svp, j’aimerais que vous preniez un moment pour admirer cette superbe analogie, non mais ça paraît tu que j’ai fait mon PEI).
Résumons simplement: Josh Brolin livre la performance de sa vie. Je déteste dire qu’un acteur est la révélation de l’année, mais dans ce cas-ci, c’est impossible de trouver un défaut dans son interprétation. Il était né pour ce rôle, même si c’est cliché. Sans compter que l’accent du Sud des États-Unis s’entend dans toute sa campagnarde splendeur (que Joël Legendre ,même avec toute sa bonne volonté, n’aurait pu imiter dans une traduction) et que les dialogues du film sont longs, mais toujours pertinents et dotés d’un humour particulier. Bref, le genre de dialogue qui s’apparente à ceux de Tarantino, avant qu’il ne se masturbe devant son propre talent et réalise des merdes comme Deathproof version longue. Sinon, Chigurh (Javier Bardem), sa coupe champignon et sa bonbonne d’air comprimée font des ravages comme tueur maniaque et insensible à la poursuite de Josh Brolin. Quant à Tommy Lee Jones, c’est le shériff et narrateur du film, qui n’interagit pas vraiment avec l’action principale mais qui assure le côté philosophique ou moral du film. Bien que son interprétation soit sans défaut, on doute un peu de l’utilité de son personnage et la fin du film plus ou moins réussie ne fait que renforcer cette impression.
No Country for Old Men est sans aucun doute un long-métrage bien réalisé (il faut souligner les passages sans musique où l’on entend que le souffle du désert) et bien joué, il reste qu’on sort de la projection avec le sentiment qu’on a été laissés sur notre faim et avec énormément de questions. Sans vouloir dire que c’est un film overrated, je crois qu’il me faudrait le revoir une deuxième ou une troisième fois pour m’en faire une idée plus exacte.
Gab