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Gramophone889 : poème MON SENTIER

Par Illusionperdu @IllusionPerdu

Mon sentier

Je me souviens de toi sentier

Qui me conduisait jeune écolier

De ma petite maisonnée

A l'école pendant six années

Tu m'accueillais quittant les rangs

Et le maître, je le laissais en plan

Tu commençais derrière « le pont »

Avec son grand talus en surplomb

Où passaient les trains vapeur

Qui déboulaient en grosse frayeur(1)

Mais en montant la loco crachait du noir

Ahanant comme un nègre à la foire(2)

Beau sentier bordé d'un ruisseau

Où je pataugeais les pieds dans l'eau

Venaient des maisons bombardées

Cicatrices de la guère passée

Ensuite la haie d'aubépine

Clôturant une prairie décline

Où paissaient de paisibles bovidés

Regardant les trains défiler

Fallait ensuite gravir une pente

Abrupte et sans main courante

Enfin, le plateau et son chemin cendré

Gare au chien du coin et ses crocs acérés

Puis venaient les perturbations

Le tram, les camions de charbon

Le charbonnage et sa belle fleur

Les cris résolus du conducteur(3)

A l'entrée du charbonnage, je regardais

Le garde avec son képi qui me lorgnait

Enfin, la maison, et tout doucement

Poussant la porte, je criais « Bonjour Maman » !

  1. Le train descendait un plan incliné à vive allure, provoquant un effet brutal qui effrayait
  2. A cette époque, sur la foire, les hommes se mesuraient avec des boxeurs noirs, fort sollicités.
  3. « conducteur dans le sens de contremaître »

Gramophone


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