Depuis toujours, nous savons que le mot « régime » véhicule des notions très négatives : privation, pas bon, frustrant, avoir faim, pas de plaisir, fatigue, énervement, interdit, punition, etc.
Depuis aujourd’hui, nous savons avec certitude qu’il porte en lui les prémices de problèmes de santé incompatibles avec la lutte contre l’obésité.
Pour la première fois, une agence publique, l'Agence nationale de la sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) dénonce les carences et les déséquilibres provoqués par 15 régimes, construits autour de « méthodes » toutes plus miraculeuses les unes que les autres.
On le sait depuis longtemps, et l’ObObs l’a souvent dit et dénoncé, la médecine n’est pas compatible avec une « méthode » .
Le propre de la médecine est de tenir compte de l’histoire de la maladie du patient, de faire un diagnostic et prescrire un traitement adapté à l’individu, dans le respect de règles évaluées et certaines de la médecine, de la recherche et de la réglementation en vigueur (cf la réglementation européenne des compléments alimentaires de la diététique minceur en ce qui concerne les régimes).
Le propre de la « méthode de régime » est de faire entrer tout le monde dans un moule et de « vendre », souvent au sens propre, un résultat immédiat au mépris du futur, de la non reprise de poids et en ne se souciant surtout pas de l’équilibre et de l’avenir de ce patient.
L’Anses parle de risques pour la santé et se base sur l'étude scientifique de quinze régimes amaigrissants. Entre autres cas étudiés, les régimes les plus connus : Cohen, Dukan, Fricker, Atkins, californien, citron détox, chrononutrition, Mayo, Montignac, Weight Watchers ou celui de la soupe au chou...
Le message de l’agence est très clair : « les pratiques nutritionnelles à visées amaigrissantes doivent faire l'objet d'une indication médicale, et ne laissent pas de place à l'automédication».
Tous ces régimes entraînent des déséquilibres en macronutriments (lipides, glucides, protéines), en vitamines et en minéraux, incompatibles avec la prise en comptes d’habitudes alimentaires durables tout au long de la vie.
Plus grave encore, dans Le Parisien, le président du groupe de travail de l’Anses, Jean-Michel Lecerf, de l'institut Pasteur de Lille, affirme également que «dans 95% des cas, il y a reprise de poids après le régime», pire encore : «Des personnes qui n'avaient pas de problème de poids avant leur régime peuvent se retrouver en surpoids et développer des troubles du comportement alimentaire».
Que préconise le rapport de l'Anses ?
Une lapalissade que les adeptes des régimes et leurs gourous ont totalement oubliée :«une alimentation équilibrée et diversifiée», un équilibre alimentaire individuel qui ne peut passer que par la relation individualisée, de proximité avec un professionnel de santé. Il doit y avoir prise en charge par des spécialistes.
Et comme le dit Gérard Lasfargues : «Chaque régime doit être adapté au mode de vie et au contexte social et familial de chacun», et ajoute dans Le Figaro «Cela se saurait s'il y avait une recette miracle transposable à tout le monde».
Alors plus d’espoir de perdre du poids ?
Si bien sûr mais seulement en acceptant de réformer durablement son comportement alimentaire, sans violence, avec humanité et conscience de la nécessité de produire un juste équilibre entre rigueur et plaisir, quotidien et exceptionnel et en tenant compte de la personnalité de chacun.
DOCUMENTATION
Le rapport de l'Anses [cliquer ici]
Revoir le Journal Télévisé de France 2 [cliquer ici]
Article sur Le Monde.fr [cliquer ici]
Tags : Régimes , Dukan , Cohen, Anses, Obésité, Gourous, Méthode, Equilibre, Le Cerf