Une drôle d'idée qui laisse sceptique...

Cela commence avec "La Peur Des Coups", de Courteline, et se poursuit sur des extraits des "Scènes De La Vie Conjugale" de Bergman. L'idée étant, en gros, d'étudier ce que peut donner Courteline joué façon Bergman et inversement...

La réponse est sans appel : RIEN !

Plus sérieusement, si l'on comprend la démarche des deux interprètes de ce spectacle (Emilie Capliez et Matthieu Cruciani), à savoir une recherche sur la communication dans un couple, sa compatibilité, ou encore sa trop rare harmonie (en faisant parler l'un d'une façon, le second de l'autre, et les deux rarement de la même), elle se fait au détriment des auteurs cités plus haut. Et ce travail, intéressant au demeurant, n'aurait pas dû franchir le cap des répétitions.

Entendons-nous. Il est légitime qu'un comédien s'interroge sur l'état, les sentiments de son personnage et la manière la plus juste possible dont il doit les faire passer. Dans ce travail de recherche, il peut être utile parfois, et temporairement, de "mettre un peu de Feydeau dans son Tchekov", histoire de se surprendre, soi-même ou bien son partenaire, ou encore de faire entendre autrement une réplique. 

Mais ce qui nous est proposé là est un galimatias théâtral mêlant et imbriquant péniblement deux genres totalement différents qui ne peuvent cohabiter sur une même scène sans risquer de s'anéantir l'un l'autre, laissant le public dans un profond désarroi, à quelques trop rares moments près. Car il s'emm... nuie, le public, à voir deux artistes ne jamais jouer dans la même pièce.

Voici donc la leçon à tirer de "Plus Qu'Hier Et Moins Que Demain" : Courteline doit se jouer comme du Courteline, et Bergman comme du Bergman. La preuve est faite par les comédiens eux-même durant les deux premières minutes du spectacle qui s'avèrent excellentes  ainsi que pendant les cinq dernières  qui sont superbes. Entre ces deux séquences, malheureusement...

Nous éviterons donc.