
Into the wild n'est donc pas le chef d'oeuvre promis, l'angélisme du propos pouvant même donner des boutons à ceux qui préfèrent le doux fumet des gaz d'échappement au parfum des fleurs. Il faut cependant aller au-delà de cette légère déception et applaudir tout de même un film libre comme l'air, qui ne s'encombre (presque) jamais de morales préfabriquées et comble à merveille nos envies de cinéma. Penn filme comme il respire, changeant de rythme au gré de ses fulgurantes inspirations, et confirme sa formidable aptitude à diriger des acteurs. Souvent seul en scène, Emile Hirsch est prodigieux de naturel et de profondeur, captant la belle lumière du film comme peu d'autres auraient su le faire.
Bien qu'un tout petit peu trop long, Into the wild est une quête souvent saisissante qui ne lâche jamais prise, une ode au déracinement (racines qui font renaître le héros avant de causer sa perte) et au travail sur soi. On aurait évidemment espéré encore plus de la part du réalisateur de The pledge, faux polar qui nous en apprenait davantage sur nous-mêmes. D'autant que la morale finale ("la vie ne vaut que si elle est partagée", snif) est un peu trop dégoulinante pour attendrir les plus cyniques.
7/10