Comme le révèle le journal Ouest France, le Président de la République a écrit personnellement à Philippe de Villiers, ancien Président du Conseil général de Vendée pour lui signifier l'abandon du projet de parc éolien off shore qui devait être réalisé au large de l'Ile de Noirmoutier.
Alors que la date de présentation des zones favorables à l'éolien off shore n'en finit pas d'être reportée par le ministère de l'écologie, cette information relative au projet vendée démontre que d'intenses négociations sont en cours et que des pressions évidentes sont exercées pour bloquer le développement de l'éolien en mer au large des côtes françaises.
Il faut pourtant rappeler qu'aucune éolienne ne tourne encore dans notre domaine maritime alors que notre pays dispose d'un portentiel formidable dans ce domaine. Il faut aussi rappeler qu'au lendemain du Grenelle, le Gouvernement a fixé un objectif de puissance installée en énergies marines de 6000 MW d'ici à 2020.
Au cas présent, la décision du Président de la République est "surprenante" puisque la pupart des acteurs locaux consultés était favorable au projet. La lettre précise : "Je vous informe que le gouvernement a décidé de ne pas retenir la zone au large de l'île de Noirmoutier". Or, on pourrait penser que dans une démocratie un peu plus participative, la décision soit un peu plus collégiale. Au delà du sort réservé à ce projet de parc, c'est la question du processus de décision qui est posée.
Comme le souligne l'AFP, ce projet de parc faisait l'objet d'un consensus assez large :
"(...)le conseil régional des Pays-de-la-Loire présidé par le socialiste Jacques Auxiette était très favorable à ce projet et a regretté vendredi cette annonce qualifiée d'"absurde et incompréhensible".
"J'espérais que le pouvoir de nuisance de Philippe de Villiers s'arrêterait après sa démission", a notamment déclaré M. Auxiette lors d'un point presse vendredi.
Il s'est étonné dans un communiqué que le président "sacrifie ainsi l'intérêt général (...) pour consoler Philippe de Villiers après son départ du conseil général et sa non nomination au gouvernement".
Le projet est soutenu par les élus de l'Ile d'Yeu et les pêcheurs locaux, comme possibilité de ressource alternative, et représente une possibilité de débouché alternatifs pour des sites industriels touchés par la crise de l'industrie navale comme STX (ex-Chantiers de l'Atlantique) ou la DCNS à Indret, indique la Région".
Faut-il rappeler ces propos proncés au terme du Grenelle de l'environnement par le Président de la République ?
"Le Grenelle n'est pas une fin, c'est un commencement. Et nous allons confier aux cinq le suivi de ce qui a été décidé en commun. Nous allons constituer plusieurs groupes de travail, « logement », « transport » etc. Mais je vous propose que, pour tous les grands projets, tous, par exemple ceux soumis à enquête publique, la décision négociée à cinq se substitue à la décision administrative".