En exergue de ce bref portrait de Bernard FRANK, disparu en novembre 2006, et dont j'ai récemment lu Solde, en attendant de poursuivre avec les divers recueils de ses chroniques, cette citation de Vladimir NABOKOV :
« Ce qu'il y a de meilleur dans la biographie d'un auteur, ce n'est pas le récit de ses aventures mais l'histoire de son style. »
FRANK, c'était sans conteste un style. C'est un peu bizarre de traiter d'un livre sur un auteur que peu de gens connaissent, dont l'œuvre est constituée principalement de chroniques (L'Express, Le Matin, Le Monde, Le Nouvel Observateur), outre quelques romans et essais, d'ailleurs difficiles à trouver, même en bibliothèque. Pour une fois, il n'est pas question de PROUST, se réjouiront tels de mes amis, qui me sont très chers (on le sait, l'amitié n'a pas de prix), membres du très large club des lecteurs « qui ont commencé, mais qui n'arrivent pas à poursuivre, c'est de la littérature pour retraités... » et qu'irritent mes allers-retours incessants dans la Recherche, dont je sais qu'ils ne la liront jamais, le cliché est tellement plus pratique et confortable. Mais Bernard FRANK, allons donc, ce n'est pas sérieux, et pis encore, un livre sur Bernard FRANK ! Mais comme je les lisais, ces chroniques de l'Obs, souvent avec délectation, parfois avec irritation, mais toujours avec intérêt, que j'ai lu, sans beaucoup les aimer, deux de ses romans, et que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire Solde, ce sera ma façon, muette et inutile, de lui rendre hommage.
Présentation de l'éditeur :
« Qu'il soit attablé dans un grand restaurant parisien, installé avec son whisky en Normandie chez l'inséparable Françoise Sagan, ou reclus dans la campagne varoise pour écrire auprès d'une belle anglaise, Bernard Frank tour à tour fascine, charme, agace voire exaspère. II suscite des jalousies littéraires, éveille des passions féminines, porte des jugements iconoclastes dans ses chroniques pour L'Express, Le Matin, Le Monde, Le Nouvel Observateur, un demi-siècle durant. Enfin et surtout, ce dilettante éclairé laisse une oeuvre inimitable de mémorialiste où perce son amour fou de la littérature et des femmes, " dans cet ordre ", comme il aime à le préciser, et où il assume avec une grâce égale à son ironie cette contradiction de la peur de mourir et de l'angoisse de vivre.
» Martine de Rabaudy prend, elle, le temps d'écouter Frank et ses amis, Florence Malraux, Claude Perdriel, Frédéric Vitoux, Jean-Paul Kauffmann, Eric Neuhoff ou Raphaël Sorin, pour brosser un portrait de l'homme personnel et généreux, débordant d'humour et de finesse ; un portrait d'écrivain. »