Actuellement en plein tournage de La vérité si je mens 3, Bruno Solo nous parle de sa passion, écrit le quotidien 20 minutes. Sans langue de bois, il pointe les dérives observées dans le poker actuel… Une interview qui détonne!
Pourquoi le poker, qu’est ce qui vous intéresse dans ce jeu?
J’en ai marre, c’est toujours les même questions! Parler de ce jeu n’est pas très passionnant. Parler poker ça me gonfle. Les magazines spécialisés, c’est toujours la même chose, c’est assez pathétique… Je joue pour la théâtralité du poker, l’adrénaline que cela provoque, l’excitation que tu peux ressentir… même si gagner ou perdre me touche moins. Je sais ne pas avoir le niveau pour gagner des titres… et je ne peux pas jouer autant de tournois que je le voudrais car le poker passe après le boulot mais je préfère jouer que discuter d’un coup pendant des heures. Je veux de la légèreté, de la désinvolture pas un pro qui commente tous mes coups!
Vous connaissez ce jeu depuis longtemps…
Je joue depuis 30 ans. Je jouais au fermé et au stud avant la déferlante du Hold’Em à deux cartes… J’ai été le premier à parler de poker à la télévision, avant même les émissions de Patrick Bruel. Cela n’a pas eu la même notoriété car c’était les débuts de Paris Première mais c’était la belle époque. Aujourd’hui, je joue une fois par semaine sur le site de Party Poker, surtout le dimanche, et relativement souvent dans des Cercles. J’aime quand les jetons te brûlent les doigts.
Quel est votre rôle pour Party Poker?
J’ai été un ambassadeur enthousiaste, j’étais même enfantin dans mon propos. Aujourd’hui c’est l’overdose des émissions pourraves à la télévision, c’est triste. Ce jeu est en train de devenir un refuge vis à vis de la réalité, une sorte d’eldorado sur lequel les gens se jettent. Mon fils de 11 ans veut se mettre au poker, il n’en est pas question car cela me fait flipper. Je crois qu’il faut prendre de recul et conserver de l’humour vis à vis de ce jeu. On est là pour s’amuser, pas pour jouer son existence. Je suis là pour faire partager mon enthousiasme et mes émotions, place à la fantaisie et à l’humour!
Le poker n’est-il pas trop présent?
Pendant que je fais l’amour je ne pense pas au poker! A un moment donné ça m’est arrivé d’avoir ce jeu en tête tout le temps mais cela m’a passé. Aujourd’hui la folie qui entoure ce jeu m’énerve un peu. La réalité c’est que 90% des gens n’y connaissent rien et ne savent pas qui est Phil Ivey. Le poker n’a pas remplacé le foot ou le cinéma.
Le poker doit donc être considéré pour ce qu’il est… un jeu?
C’est un jeu et cela doit donc rester ludique… quelque chose d’attractif et populaire où rien n’est interdit. En ce moment, il se passe quelque chose qui ne me plaît pas, on a perdu le recul, on est dans la dimension sérieuse, guerrière où la compétition prime. Le poker c’est l’illusion du pouvoir mais cela ne doit reste qu’un jeu. Quand j’ai commencé, on jouait dans des cercles interlopes et les gens croyaient que cela s’écrivait «poquer», on baissait la lumière et on clopait comme des gangsters en jouant au fermé… Aujourd’hui, un gars qui ne joue qu’une variante te fais la leçon car tu joues mal un coup… Il faut la frivolité et la désinvolture qui doit accompagner tout jeu. Ca devient comme dans le football… Place au jeu!
Source: 20 minutes