Le blog de Benjo (Benjamin Gallen), l’un des meilleurs journalistes poker en France, est toujours passionnant… même pour ceux qui ne s’intéressent que de loin au poker. Pourquoi? Parce qu’il écrit remarquablement et raconte avant tout des histoires (vraies) d’êtres humains. Le début de son billet publié hier:
Quand on regrette tellement de choses à propos du passé, et que le futur ne nous inspire que de la crainte, comment peut-on vraiment apprécier le présent?
C’est le genre de pensées qui me passent par la tête alors que je retrouve ma chambre d’hôtel d’un luxe grotesque au milieu de la nuit après une journée passer à regarder des gens jouer aux cartes. Je suis à Barcelone, une ville apprécier où l’instant présent ne devrait pas être une chose très difficile.
J’aime Barcelone, sans doute par nostalgie. Une partie de ma famille vient d’ici, et c’est non sans honte que je bredouille les trois mots d’espagnols que je connais en pensant à mes ancêtres. C’est à Barcelone que j’ai couvert l’un de mes premiers tournois de poker, il y a déjà quatre ans de cela, quand Thomas Fougeron avait fait appel à moi pour raconter ses aventures dans la Team770. Depuis, j’y suis retourné encore et encore, sans jamais réussir à m’en lasser. Les fêtes ont meilleur goût à Barcelone qu’ailleurs, semble t-il, les galettes de pomme de terre et la charcuterie aussi.
Et m’y revoilà une fois de plus. Pour un tournoi de poker, bien sur. L’épreuve commençait un lundi. J’ai donc pu me permettre d’arriver samedi soir et profiter du week-end… Un bar à karaoke était le dernier endroit où je pensais me retrouver, mais Madeleine connaissait les lieux et Alex, en sa qualité d’ancien expatrié au Japon, est un expert dans la discipline. Il n’y avait personne au début, et c’est devant un auditoire clairsemé que j’ai tenté la Javanaise de Gainsbourg, sous des applaudissements polis. Alex, lui, était en forme, et a enflammé l’auditoire avec une chanson de Madness, complète avec voix de stenor et pas de danse ska endiablés. Cela détonnait fortement avec les chansons choisies par les locaux, que des ballades tristes en catalan. Notre imitation de Everybody Needs Somebody To Love a fait un carton, je m’en suis pas trop mal sorti sur le couplet d’introduction de Dan Akroyd, il fallait parler à toute vitesse. Après, j’étais lancé, et j’ai voulu m’essayer à une chanson en espagnol. A ce moment, le bar était intégralement rempli, et mon interprétation de La Camisa Negra a fait rire la moitié de la salle, tandis que l’autre tapait dans les mains en hochant la tête, appréciant poliment l’effort. Au moins, j’aurai essayé. On y retournera.
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