Barbara Hendricks (photo), c’est d’abord une élégance, une allure, une voix qui a su dompter la rudesse des arpèges. Plus je l’entends interpréter l’Ave Maria de Schubert, plus je m’aperçois que l’Homme est appelé à devenir l’époux éternel du beau. Oui, la beauté c’est vraiment le royaume de cette Américaine, née le 20 novembre 1948, dans l’Arkansas. Façonnée par l’Amérique des droits civiques, de la ségrégation, Hendricks est une diva qui ne se contente pas de rester derrière son pupitre de partitions : elle s’engage, elle pense aux autres, elle alerte le monde sur les maux qui le défigurent. Il y a quelques jours encore, revêtue de son mandat d’ambassadrice du Haut-Commissariat pour les réfugiés, elle rendait visite à un camp de réfugiés éthiopien. De là, elle nous a envoyé un message : une notoriété, aussi grande soit-elle, doit être au service des plus petits. De ceux qu’on brise injustement.
Guillaume Camara