Les algériennes livrées au machisme et à la phallocratie, avec la bénédiction des bureaucrates et des dirigeants TUTEURS HISTORIQUES.
La réunionite, maladie par excellence de toutes les bureaucraties, a été la cause d’absence pendant un mois du wali (préfet) d’Alger (la capitale algérienne) et de l’ensemble de son cabinet, ainsi que des décideurs de la DRAG (Direction de la Réglementation et de l’Administration Générale). Pendant 4 semaines, la demande d’autorisation pour la tenue du colloque internationale sur les violences faites aux femmes a été mise sous boisseau, ou jetée aux oubliettes des fonds de tiroir.
La pesanteur d’un système de services publics orienté vers la décadence empruntée sur plusieurs plans par le pays, conjuguée à celui d’une gouvernance basée sur la corruption, compliquent grandement la vie des algériens. Les entrepreneurs qui ont affaire à l’administration sont carrément soumis à l’extorsion pour lâcher une ristourne, en pot-de-vin, afin se faire payer leurs prestations à l’Etat, ou bien obtenir des documents. Les citoyens démunis du moindre recours subissent le racket pur et simple. Moult efforts, pour obtenir l’autorisation, sont restés vains, jusqu’à la dernière minute. Y compris du principal partenaire : l’AAPF…
Heureusement que le dénouement final n’a pas déçu car et le colloque s’est tenu (Voir le programme avancé). L’Association Algérienne du Planning Familial (AAPF), auxiliaire de l’Etat car budgétisée et travaillant dans un domaine que comporte sa désignation, a d’abord affiché un mutisme complet. Une manière, qui a offusqué, de ne pas désobéir au prince. Puis elle a « pris acte de la non autorisation qui leur a été signifiée oralement et tardivement », et a tenu à « réaffirmer » sa « volonté de se battre contre les violences que subissent avec toutes les Algériennes ». Finalement les associations se sont retrouvées pour un débat au siège de l’Association du planning familial.
L’AAPF étant aussi dotée d’une certaine indépendance, comme acteur majeur venant en aide aux familles où la mère détient le 1er rôle dans cette cellule constitutive de toutes sociétés, même animale. L’Algérie s’est engagée devant la rapporteuse spéciale des Nations unies sur les violences contre les femmes, lors de sa visite au début de ce mois-ci à Alger, à associer la société civile à sa stratégie de lutte contre les violences. Mais force est de constater, ce n’était que la poudre aux yeux du monde entier.
De son côté la DRAG n’a pas été réactive pour répondre à la demande, d’un collectif de représentants une quinzaine d’associations, d’autorisation pour la tenue du colloque auprès de l’un des prestigieux hôtels, Essafir (l’ambassadeur) de la capitale. En réalité elle ne voulait même pas entendre parler ! Et comme cet hôtel, souvent pris pour un club de presse, relève du secteur public, c’est le même processus de négation. La direction de l’établissement refusa l’accès au lieu des conférences. Ce chevauchement et cette connivence, d’une entreprise économique du tourisme avec la prérogative d’un représentant de l’Etat, dénote comment sont imbriquées les (in) compétences. Dans un pays qui respecte ses citoyens, ce wali devait être immédiatement relevé de ses fonctions.
Mais le thème « des Violences faites aux femmes », qui est une manifestation internationale, qui se tient le novembre, au niveau mondial, s’apparente à un sujet qui dérange l’establishment des scélérats qui gouvernent le pays depuis l’indépendance avec un amoindrissement des droits des citoyens. Préférence est réservée au ministre de la Solidarité qui se rendra avec des journalistes, et surtout les lourdes caméras des médias, au Centre national pour femmes victimes de violences de Bou Ismaïl, pour s’enquérir des conditions de prise en charge. La propagande habituelle que les administrés interprètent désormais autrement que comme son dessein.
Une réunion et pour les droits des femmes !Dans ce cas, dès que la caporalisation n’est pas affidée directement au pouvoir ou à un segment de sa coalition, les 3 partis FLN, RND et Ex Hamas, les expressions sont quasiment écartées. Même la commémoration de la mort du martyr, Maurice Laban, par un recueillement sur sa tombe a été interdite en 2007. La lâcheté avec laquelle sont appréhendées, les actions démocratiques et celles qui ouvrent le pays par le partage sur l’universalité, par les indécrottables dirigeants du pays qui n’ont pas bougé depuis l’indépendance et même après avoir été obligés d’accepter le pluralisme après le 5 octobre 1988, est à l’image de bien vieilles pratiques qui sèment le tournis chez les jeunes algériens. Ces derniers, pour ne pas vivre dans un climat qui de jour-en-jour virent au chaos « fascislamiste », prennent le large, Haragas, sur des embarcations de fortune…
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