Monsters : Avant première

Par Ffred


L'histoire
Une sonde de la NASA s’écrase dans la jungle mexicaine, libérant sur terre des particules d’une forme de vie extra-terrestre. Six ans plus tard, le Mexique et le Costa-Rica sont devenus des zones de guerre désertées par les populations locales, mises en quarantaine et peuplées de créatures monstrueuses. Un photographe est chargé d’escorter une jeune femme à travers cette zone dévastée. Seuls sur la route, ils vont tenter de rejoindre la frontière américaine...

Mon avis
Attention ! Ce film n'est pas du tout celui qu'on croit aller voir. Quelques contre-vérités à rétablir pour ne pas être déçu. La bande-annonce a un montage très serré et ne présage en rien de ce qu'est le film. Le rythme est très lent, il y a peu d'action, pas plus de deux ou trois scènes un peu plus accélérées et assez choc mais pas plus. Cela n'a rien à voir avec District 9, ne vous attendez pas au même genre. Le titre est mensonger, il y a très peu de monstres. On les voit vaguement sur les écrans télé et par quelques tentacules par ci par là. On ne les découvre vraiment que dans la scène finale, magnifique et irréelle. On est plutôt devant une histoire d'amour naissante sur fond de road-movie, pas très sécurisé, certes. Point non plus de post-apocalypse, la zone infectée est limitée à une région du Mexique, le reste du monde vivant normalement. Parti de ces constats, on passe un très beau moment dans une ambiance particulière, poétique voir contemplative, rendue avec talent par Gareth Edwards dont c'est le premier long métrage.  L'homme est à toutes les manettes outre la réalisation : le scénario, la photographie, les effets visuels et les décors. Le tout pour un budget minimum. Pourtant à l'écran on jurerait que plusieurs millions de dollars ont été investis, alors que tout a été fait dans l'urgence avec une équipe très réduite et seulement deux acteurs professionnels. Whitney Able et Scoot McNairy, couple à la ville, sont très convaincants. Les images sont absolument splendides. Techniquement tout est réussi jusqu'à une musique très discrète mais très belle de Jon Hopkins. Difficile de cerner ce film tant il brasse de sujets. Il faut se laisser porter par son ambiance, ses quelques moments de fulgurances, et d'autres à couper le souffle de beauté, de simplicité et de poésie. Quelques paraboles aussi sans doute, avec ces créatures parquées dans une réserve mexicaine séparée des Etats-Unis par un mur. Cela rappelle quelque chose de déjà existant...On en ressort à la fois, perplexe et surpris mais aussi fasciné et charmé par ce film totalement inattendu. A mille lieux de ce que l'on imaginait en entrant dans la salle...Une très belle surprise donc...