C’est encore ce qui nous a redit car la « grande consultation » ne servira qu’à repousser une fois de plus l’échéance. La responsabilité du gouvernement dans les difficultés actuelles est pourtant écrasante. Après la grande avancée qu’a représenté la création de l’APA en 2001, l’inertie de la droite depuis huit ans se traduit aujourd'hui par un reste à charge de plus en plus important pour les personnes âgées dépendantes et leur famille et par un poids financier en hausse constante pour les conseils généraux, qui ne peuvent plus continuer à assumer 70% des coûts.
Les indicateurs dont nous disposons, quelques mois avant l'ouverture du débat national, sont d'ores et déjà très inquiétants. L'absence d'un Secrétariat d'Etat dédié au handicap et la disparition de celui aux aînés dans le remaniement montre assez que la compensation de la perte d'autonomie n'est pas prioritaire pour le gouvernement, qui se focalise uniquement sur la dépendance des personnes âgées.
Le handicap, encore une fois, est laissé de côté alors que la loi du 11 février 2005 pour l'égalité des chances prévoyait une convergence de la prise en charge de toutes les déficiences, quel que soit l'âge de la personne, au 1er janvier 2010. Le nouvel organigramme gouvernemental, annoncé à la veille de l'ouverture de la semaine pour l'emploi des personnes en situation de handicap et alors que nous sommes déjà en retard sur la loi, résonne comme une provocation de plus vis à vis des personnes en perte ou en manque d'autonomie.
Cette focalisation sur la dépendance sans prise en compte du handicap montre que la droite ne va pas créer un véritable "cinquième risque". Les chiffres annoncés par Sarkozy sont catastrophistes pour mieux préparer une réponse individuelle (assurances privées et recours sur succession) à la perte d'autonomie. Ne confondons pas les seniors et les personnes dépendantes car si la population française va prendre de l'âge, ce sera majoritairement en bonne santé. L'augmentation des personnes en perte d'autonomie ne sera pas proportionnelle à celle du nombre de personnes même très âgées.
Le "cinquième risque" n'est dans les propos de Sarkozy qu'un slogan vidé de son sens. Le Parti socialiste croit en un nouveau droit universel à la compensation de la perte de l’autonomie tout au long de la vie, quel que soit l’âge de la personne et son type de déficience, financé par la solidarité nationale.
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