A mon entrée dans la cour du Palais de Justice, il y avait des véhicules de gendarmerie. J'étais un peu en avance, les audiences commençaient à 8h30. Un gendarme était déjà présent dans la salle de pas perdus. Je suis entré dans la salle du Tribunal. Me suis mis à ma place, comme d'habitude. Un gendarme est arrivé, tenue d'intervention (combinaison, rangers), avec un dossier à la main. Un autre est arrivé un moment plus tard (même tenue). Ce dernier inspecte partout, je me demande bien pourquoi, il a regardé dans les coins, est ce qu'il y a un dossier sensible ? J'avais bien vu des familles dans la salle des pas perdus... D'après mes informations ... 2 gros dossiers dans la matinée.
Le dossier : 7 gendarmes dans la salle, des policiers, et 3 détenus.
Ce qu'on leur reproche (sensiblement la même chose) : 1/ soustraction à la garde 2/ avoir volé un véhicule avec violence 3/ volé un véhicule avec violence 4/ avoir circulé à contresens sur l'autoroute (1er prévenu) 5/ défaut de maîtrise de sa vitesse (1er prévenu).Pour ces faits, ils sont détenus depuis le 31 juillet 2009.
Les faits : le 30 juillet 2009, ils s'évadent de la Maison d'Arrêt de Béziers. Ils volent un véhicule qui se trouve place de la Cathédrale (parvis de la Maison d'Arrêt), violence pour faire sortir les personnes qui sont à l'intérieur. Le véhicule est abandonné vers Bédarieux. Ils volent un deuxième véhicule dans les champs vers Bédarieux. Une course poursuite a lieu ensuite avec les forces de l'ordre. Ils roulent à contresens sur l'autoroute, un accrochage les contraint de s'arrêter. Ils abandonnent le véhicule. Un des prévenus essaye de voler un véhicule sur l'autoroute à la fin (les 2 autres avaient été arrêtés par les forces de l'ordre).Les gendarmes en combinaisons ont un tazer à la ceinture, un gendarme adjoint volontaire au fond a une mitraillette entre les mains (ce que j'ai pris pour un flashball au début ...).
Le procureur : détermination de leur part, pour l'évasion, pour la fuite. Il demande une peine similaire pour les 3 (ils ont déjà purgé 15 mois de détention provisoire). Il demande 20 mois à 2 ans d'emprisonnement (vu la gravité des faits). Je ne suis pas resté plus longtemps dans la salle. J'ai lu les réquisitoires le lendemain dans l'article de Midi Libre « Le tribunal a condamné les trois évadés à 18 mois de prison avec maintien en détention ».
Il était près de 10h, je pensais rentrer chez moi, je me suis arrêté pour discuter avec l'agent de sécurité à l'entrée. J'ai compté : dans la cour il y avait 9 véhicules de gendarmerie, 3 de police, et un véhicule banalisé (avec un plaque militaire). J'ai su plus tard que les gendarmes pour les audiences du jour venaient de Béziers, d'Agde et de Marseille.
Au moment où je discutais, une voiture de gendarmerie s'est garée juste en face d'où j'étais. 2 gendarmes en combinaison avec un détenu sont sortis de la voiture. Un gendarme et le détenu sont entrés dans un bâtiment, la voiture était mal garée, le premier gendarme est resté avec les clés de 3 véhicules ! (il faut dire que la cour du Palais de Justice est petite). Il est resté à discuter avec nous. J'ai interpelé une des victimes qui sortait de l'audience (...), en lui demandant si c'était terminé. Le gendarme m'a posé des questions sur l'audience en cours. Il connaissait un des détenus pour l'avoir déjà escorté. J'ai bien regardé son écusson à l'épaule (ça m'intriguait depuis un bon moment déjà !) : il y avait marqué : « Peloton Surveillance Intervention » (c'est à dire le PSIG). Il faut dire que dans la salle, je me sentais en sécurité ( !) avec ces forces de l'ordre ! J'ai apprécié de discuter avec ce gendarme, je n'avais jamais eu l'occasion de discuter avec un gendarme du PSIG (qui fait les escortes). De toute manière, je fais "partie de la maison" ... Une matinée vraiment intéressante !
A bientôt pour de nouvelles aventures et comptes-rendus d'audiences. .
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