Je vais faire un tour, par Maryline Desbiolles

Chaque jour, pendant un peu plus de trois mois, de l’hiver au printemps, Maryline Desbiolles a écrit ses promenades quotidiennes sur un trajet, toujours le même ou presque. Exercice quotidien de la page. A la suivre dans ce parcours, on découvre le renard, les fleurs dont on cherche le nom, l’autel au bord de la route à la mémoire de deux jeunes gens morts à cet endroit…

Elle marche. Cet exercice de la marche qui, la laissant attentive à ce qui se passe autour, le moulinier, le cheval qui passe, les pigeons qui s’envolent, la pluie, le paysage, laisse venir aussi des souvenirs qui se surimpriment (à moins qu’ils ne forment le soubassement) : le père, le grand-père, la fille (qui, parfois, l'accompagne), le livre lu, le film vu, l’exposition visitée…

Plaisir de la marche, plaisir de l’écriture au retour. Et celui du lecteur que je suis, reconnaissant le rythme du pas du marcheur, et ce phénomène particulier qui disperse et rassemble les troupeaux des mots dans la tête.