26 - 11
2010
Pitch.
Pour sauver son épouse qui a été kidnappée, un infirmier est obligé de faire évader un grand truand de l'hôpital, amené dans le coma après un accident. Pendant ce temps, la guerre des polices vient s'interposer dans les interpellations des uns et des autres.
Pendant la projection, j'ai fait une confusion, en entendant que le truand principal s'appelait Sartet, j'ai pensé au "Cercle rouge", erreur, c'est Delon aussi mais dans "Le Clan des siciliens". Mais la comparaison s'arrête là. Car si Roschdy Zem livre une superbe interprétation d'un truand blessé, introverti, d'une violence sourde, son personnage n'est pas très étoffé, les autres non plus, d'ailleurs. Dans le cadre d'une avant-première Gaumont pour les blogs, le réalisateur est monté quelques minutes sur scène avant la projection, il a évoqué la mauvaise réputation du polar français (aujourd'hui), plaisanté à moitié qu'il y a des spectateurs qui aiment voir autre chose que des gens dans une cuisine, bref, il a annoncé la sauce : l'action, il sait faire! Sur l'affiche c'est écrit qu'on va se bouger... "Il a 3 heures pour sauver sa femme" (d'autres ont 24 heures depuis 8 saisons...) C'est vrai, l'action, on n'a vu que ça à tel point que faute de ruptures de rythme, on est tombé dans une monotonie action non stop, ce qui est le comble. La démonstration vitesse (ou précipitation?), mouvement, cascades, est acquise.
photo Gaumont
Au delà d'un scénario filiforme, pourquoi s'obstine-t-on à faire des polars quand on aime tant les bons sentiments peu solubles dans le genre? Un infirmier, Samuel Pierret, qu'on présente dès la première image très amoureux de sa femme, tombe par malheur lors de son service de nuit sur Hugo Sartet, un grand truand dans le coma, il le sauve d'un homicide par asphyxie, un autre voyou étant passé débrancher les prises. Rentré chez lui, il n'a pas le temps de se réjouir qu'on le tabasse et on enlève sa femme enceinte de plus de 7 mois. Pour retrouver son épouse en vie, l'infirmier doit se transformer en Jack Bauer, c'est ce qu'il fait : une injection d'adrénaline et Sartet ressuscite, il le fait sortir de l'hôpital. L'ancien comateux et l'infirmier hors la loi deviennent subitement deux hommes traqués aussi surentraînés qu'un commando.
photo Gaumont
En fait, Sartet n'était pas dans le coma par hasard, il avait été percuté violemment par une moto au début du film, scène courte et choc qui augurait de bonnes choses. Mais ça n'a pas duré. Petit à petit, on s'achemine vers un récit de moins en moins crédible jusqu'à ce que l'épouse sur le point d'accoucher, à qui on interdisait de porter un paquet, se mette à rosser une femme flic pour se défendre, le comble étant ces retrouvailles Sartet/l'infirmier/sa femme en plein commissariat central alors que les deux hommes sont censés être recherchés par toutes les polices de France. Donc, une fois qu'on en a terminé avec environ 60 minutes de poursuites et cascades et altercations violentes (avec souci de réalisme), on revient à la première scène, un homme redevenu un infirmier amoureux de sa femme que son kidnapping avait transformé en justicier (amour + virilité décuplée)
photo Gaumont
Hormis la prestation de deux acteurs au dessus du lot, jeu minimal pour effet maximal, Sartet/Roschdy Zem, le truand mutique et Werner/Gérard Lanvin dans un rôle de flic ripou, malgré que le film ne dure que 1h25, le temps peut paraître long à visionner cet exercice de style faisant la démonstration qu'ici aussi, on a du punch, la forme ayant alors totalement absorbé le fond, le sujet tenant en quelques mots : Y a-t-il un homme que l'amour galvanise à ce point qu'il est prêt à tout pour sauver sa femme? Oui, Gilles Lellouche dans "A Bout portant", la dernière fois, c'était Vincent Lindon dans "Pour elle".
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Mots-clés : avant-Premières, cinéactuel, cinéma français, A bout portant, Fred Cavayé