Sous le choc. Voilà le sentiment qui domine rue François 1er dans les locaux d’Europe 1 depuis qu’Alexandre Bompard a annoncé mardi 23 novembre qu’il quittait la radio pour aller diriger la FNAC.
Choc, car après un printemps dominé par sa candidature finalement avortée à la tête de France Télévisions, Alexandre Bompard s’était appliqué à redorer son image auprès des salariés, mais aussi et surtout auprès d’Arnaud Lagardère qui avait très mal pris ses velléités de départ. Avec une grille de rentrée audacieuse et une arrivée en fanfare de Nicolas Demorand piqué à la rivale France Inter et l’installation de Patrick Roger à la tête de la rédaction, Alexandre Bompard était parvenu à repartir du bon pied. Les recettes publicitaires de la station sont en hausse et les audiences sont stables sur un an selon les derniers chiffres Médiamétrie publiés jeudi 18 novembre. De quoi réchauffer les relations avec Didier Quillot, patron de la branche média du groupe Lagardère, mais aussi avec Arnaud Lagardère, le propriétaire.
En s’appuyant sur un bilan plutôt satisfaisant depuis son arrivée en 2008, Europe 1 a d’abord consolidé son audience et restauré son image abîmée par la présidentielle 2007 et le qualificatif de Radio Sarko, avant de progresser et gagner de nouveau des auditeurs. Alexandre Bompard avait su tisser des liens avec l’ensemble des salariés et avait réussi à s’installer dans le paysage média comme un patron qui avait de l’avenir et des ambitions.
Ce départ précipité vers la FNAC le démontre encore. L’homme a envie de grandir encore pour ne pas se faire reprocher son « manque d’expérience dans les relations sociales » comme ce fut le cas lors de l’épisode de France Télévisions.
Reste qu’il faut désormais lui trouver un remplaçant à la tête de la radio. Il semblerait qu’Arnaud Lagardère veuille s’impliquer personnellement dans le dossier. Des noms circulent déjà. Au moins quatre. Les uns parient sur Axel Duroux, ex-pdg de RTL et éphémère numéro 2 de TF1. L’homme a l’avantage de connaître sur le bout des doigts le monde de la radio. Les autres évoquent Frédéric Schlesinger, ex-directeur de France Inter et grand connaisseur de la radio. Deux outsiders moins attendus viennent ensuite. Xavier Couture directeur des contenus d’Orange. Mais vu que l’opérateur a décidé de se désinvestir des contenus, il est possible que le garçon ait des envie d’ailleurs.
Le dernier nom cité par deux personnes bien placées est celui de François Morinière, directeur général de L’Equipe. Ancien de l’affichage, François Morinière a prouvé depuis son arrivée à l’Equipe en septembre 2008 qu’il avait, lui aussi, une réelle connaissance des médias et de la construction d’une marque-média. Voilà qui pourrait intéresser le groupe Lagardère. A moins, qu’il ne fasse un autre choix : celui de remplacer Didier Quillot, patron de la branche média ?