M. Fillon, rétablir les comptes de l’Etat, c’est bien ; libérer l’économie française, c’est mieux !

Publié le 25 novembre 2010 par Lecriducontribuable

François Fillon est un Premier ministre sérieux, qui a une vision juste de la situation dans laquelle se trouve notre pays : hier il disait que l’Etat était bel et bien en faillite, aujourd’hui  il annonce 1600 milliards de dette publique, montant qui va continuer à augmenter, au moins jusqu’en 2012. Et il en tire les conséquences : «Il n’y aura plus de dépenses publiques pour financer la croissance». Ce qui est à moitié convenir que les dépenses publiques ne sont en rien créatrices de croissance. Sinon, ça se verrait… A cet  égard l’intervention de notre Premier ministre marque un nouveau  tournant. On va bientôt emprunter 35 milliards d’euro pour investir dans «des secteurs d’avenir», en application d’une stratégie qui entre temps a fait l’objet d’un virage à 180°…

On pourrait le chipoter sur l’importance réelle des réformes effectivement réalisées, ou engagées, depuis 2007, que ce soit sur l’autonomie des universités, le financement des retraites ou le service minimum. Les réformes sont là. Mais toujours limitées.

On pourrait contester son diagnostic de la situation économique. Qui peut affirmer (à part  lui) que la croissance reprend des couleurs et que le chômage va diminuer ? En tout cas chaque plan de sauvetage, d’une banque ou d’un état, nous entraîne vers la déflation. Et cela malgré le flot de fausse monnaie répandu par les banques centrales.

D’où l’erreur que François Fillon commet, avec la quasi unanimité de la classe dirigeante mondiale.

La finance mondiale n’a absolument pas besoin d’être mieux «régulée». En tout cas par des réglementations et des organismes bureaucratiques. Elle est malade de sa monnaie. La gestion de celle-ci par les banques centrales est un échec monstrueux, aussi grave pour l’humanité que celui du communisme et du socialisme. Il faut d’urgence retirer le pouvoir de créer de la monnaie ex-nihilo à des personnages qui sont les docteurs Diafoirus des temps modernes. La seule monnaie internationalement reconnue et acceptée est l’or. Il n’y  a pas d’autre solution que d’y revenir, ou plutôt il faut simplement cesser d’interdire aux citoyens du monde de passer entre eux des contrats libellés en or (ou avec une quelconque autre référence, d’ailleurs).

En passant, vous considérez comme une  évidence que les taux d’intérêt doivent être le plus bas possible. En êtes-vous si sur ? Ne pensez-vous pas qu’il est catastrophique de financer avec des taux artificiellement bas des projets insuffisamment rentables ? Qu’il est mauvais, par exemple, pour nos enfants, que l’Etat en faillite dont vous êtes le Premier Ministre ait pu si facilement, depuis 30 ans, s’endetter à des conditions si bon marché ? Bien sûr, il ne faut pas que les taux d’intérêt (principalement à moyen ou long terme) soient non plus artificiellement hauts. Car il ne faut manipuler ni l’épargne ni  l’investissement, si on veut les favoriser tous les deux. Il suffit de laisser faire le marché, toujours plus intelligent que tous les technocrates réunis.

Il est vrai que les banques centrales ayant reçu le privilège de fixer ou «orienter» les taux d’intérêt à court terme, n’ont eu de cesse de peser sur les taux longs (par exemple en achetant directement de la dette d’Etat). C’est pourquoi il n’y aura pas de taux d’intérêt vrais aussi longtemps que les monnaies n’auront pas elles-aussi un prix vrai, rattaché à l’or (comme le général de Gaulle, instruit par Jacques Rueff, l’avait fort bien compris).

Monsieur le Premier Ministre, je suis sûr que vous serez sensible à cette évocation.

Mais vous pourriez aussi vous inspirer de lui sur un autre plan.

Vous nous avez confirmé que le bouclier fiscal et l’ISF seraient bien supprimés, sans augmentation des impôts, sans création d’une nouvelle tranche de l’impôt sur le revenus, mais «à produit fiscal constant».

On devine que vos conseillers font déjà tourner les gros ordinateurs de Bercy pour nous concocter un mélange savant d’augmentations des impôts et taxes sur les revenus et plus values du capital.

Est-ce que ce sera plus juste et plus efficace ? On verra.

Mais ce que je veux vous dire, ce que le général de Gaule avait compris, et qu’il a fait en 1958 dès qu’il est revenu aux affaires, c’est que le meilleur moyen de relancer  la croissance c’est de supprimer les obstacles à celle-ci. C’est de supprimer tout ce qui décourage les initiatives. Tout ce qui empêche la concurrence.

Soit l’ISF est un impôt comme un autre, principalement destiné à remplir les caisses de l’Etat et alors le remplacer par d’autres impôts et taxes, à l’euro près, est  une chose normale, plutôt d’ordre politique qu’économique. Ou bien il convient de le supprimer parce qu’il est un obstacle important à  la création de nouvelles richesse et d’emplois, et alors il ne faut pas le remplacer.

Car l’histoire des faits économiques nous enseigne qu’il y a des baisses d’impôt créatrices de richesses et donc de ressources fiscales. Selon cette loi économique que connaissent bien les économistes, de droite comme de gauche, qui inspira aussi bien John F. Kennedy que Ronald Reagan, que l’on nomme la loi de Laffer. Et que vos conseillers ignorent encore.

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