La journée de demain marquera le deuxième anniversaire des attentats de Bombay qui ont ensanglanté la ville du 26 au 28 novemvre 2008.
Il faut rappeler que ces attentats ont été marqués par une grande sauvagerie, attestée par les enregistrements des conversations téléphoniques entre le commando et ses donneurs d'ordre pakistanais.
Deux années après, le Pakistan refuse toujours de reconnaître sa responsabilité dans ces attentats préparés, planifiés et organisés par l'ISI, les services secrets pakistanais. Les commanditaires de cette tuerie voulaient mettre à mal le processus de rapprochement et de coopération entre l'Inde et le Pakistan initié par les Américians ; en ce sens ils ont atteint leur objectif. On se demande néanmoins comment un pays comme le Pakistan peut continuer à être aussi déstructuré.
Il faut hélas aussi souligner le grave état d'impréparation des autorités indiennes qui ont mis trois jours pour venir à bout des terroristes. Avec le recul on ne comprend toujours pas pourquoi il a fallu trois jours pour neutraliser 12 hommes. La sécrité ne s'improvise pas. Si les journaux ont indiqué que des mesures avaient été prises dans la réorganisation des forces de sécurité (très morcelées entre la Marine, les différents Etats, l'armée, le pouvoir central), nous ne sommes pas certains que la capacité deréaction ait été sensiblement améliorée. De la même façon, nous ne sommes pas sûrs que les services d'intelligence aient sesiblement accru leur capacité opérationnelle.
Le seul terroiste capturé vivant, Kasab, a finalement été condamné à mort. Il semble qu'il y ait encore quelques péripéties de procédure. Son avocat le décrit comme quelqu'un d'abattu, perdu dans ses pensées et se réfugiant dans la lecture du Coran.
Cette sauvage tuerie perpétrée il y a deux ans, au nom d'une religion, nous rappelle hélas que tout le monde ne vit pas à la même époque, comme si une religion mal enseignée résistait aux leçons de l'Histoire.
Nous publions ci-dessous l'article que nous avions publié il y a un an.
Un groupe de fanatiques, entraîné au Pakistan, arrive de nuit prés de Bombay et vont
semer la terreur pendant trois jours.
Le bilan aura été effroyable avec 192 tués et près de 300 blessés. Deux Français, Louimia Hiridjee, la fondatrice de la marque Princesse Tam-Tam et son mari sont tués au restaurant de
l'hôtel Oberoi.
Ce groupe de terroristes, en contact radio avec leurs commanditaires pakistanais, s’en prendra
successivement à la gare VT (tirs et grenades), au restaurant Léopold Café (tirs), au Taj Mahal Hotel et à l’hotel Oberoi/Trident (tirs, fusillades, incendies et prise d’otages) et au centre
juifs de Nariman point (fusillades et otages).
La violence de ces attentats est extrême ; à l’hôtel Taj Mahal, deux terroristes prennent quinze
personnes en otages dont sept étrangers. Les terroristes tirent sur les clients du restaurant de l'hôtel, achevant les blessés à terre.
En janvier dernier, l’Inde publie des preuves de l’implication du Pakistan qui reconnaitra à peine sa responsabilité et qui refusera de livrer à la justice indienne les instigateurs pakistanais.
La publication de ces « preuves » suscitera beaucoup d’émoi en Inde comme on l’imagine ; les preuves sont nombreuses et parmi elles le contenu de ces conversations téléphoniques
confirme, si besoin était, la froide détermination des terroristes.
Quelques extraits de ces conversations :
Donneur d’ordre pakistanais : « n’éteignez pas votre téléphone portable, nous voulons entendre les rafales de mitraillette ».
Donneur d’ordre pakistanais : « Tout est filmé par les média. Infligez le maximum de dégâts. Continuez à tirer. Ne vous faites pas prendre vivant ».
Un autre échange téléphonique :
Un terroriste : « nous sommes au 10° et 11° étage ; nous avons 5 otages »
Donneur d’ordre pakistanais : « Tuez- les tous, sauf les musulmans ».
Les terroristes semblaient devoir attendre des instructions avant de tuer les otages ; c’est ce que laisse penser une autre conversation téléphonique :
Terroriste : « On a 3 étrangers, dont 2 femmes de Singapour et de Chine »
Donneur d’ordre pakistanais : « Tuez-les ».
Bien évidemment, les forces de police et de sécurité indiennes ont mis du temps à réagir et à s’organiser.
L’équivalent des forces spéciales, unité aux dimensions modestes basée à Delhi, a mis des heures avant de trouver un avion pour venir à Bombay. L’Inde n’était absolument pas préparée à ce
scénario terroriste.
Un an après le procès du seul terroriste capturé vivant n’est pas achevé.
Ces attentats ont marqué le pays, la ville de Bombay et les français de Bombay.
Si la sécurité a été renforcée en Inde et si des mesures ont été prises
pour améliorer la protection et la réaction face à ces menaces terroristes, le pays reste encore vulnérable.
Vulnérable et toujours menacé.